Le Sénégal presse l’Allemagne de rester au Mali
Les tensions entre la junte au pouvoir depuis 2020 à Bamako et les partenaires du Mali, ainsi que l’annonce, la semaine passée, par la France et ses partenaires européens, du retrait de leurs soldats engagés dans la lutte antidjihadiste créent une nouvelle donne pour l’Allemagne. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, s’est dite «sceptique» quant à la prolongation de la participation à l’EUTM. Elle a aussi soulevé la question de la contribution allemande à la Minusma si les forces françaises ne sont plus là pour intervenir en appui dans les situations d’urgence.
Le chef d’État sénégalais suit de très près la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel en tant que président d’un pays voisin du Mali et contributeur à la Minusma, et en tant que président de l’UA. Le président allemand a indiqué que sa visite lui permettrait de «se faire une idée des attentes ici et dans la région en général». Il a reconnu que ces attentes étaient que «l’Allemagne reste présente sous une forme qui contribue à la stabilité du Sahel». Il a rappelé que la décision ultime revenait au Parlement. Le Bundestag doit se prononcer en mai. Frank-Walter Steinmeier est arrivé dimanche soir à la tête d’une importante délégation de personnalités politiques et d’hommes d’affaires. Il a notamment évoqué avec Macky Sall la construction d’unités de production de vaccins anti-Covid en Afrique, dont une au Sénégal, et devait poser lundi à Dakar la première pierre d’un nouveau bâtiment abritant le centre culturel allemand Goethe Institut.