AFRIQUE

Le thé kényan à l’épreuve des changements climatiques

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Les changements climatiques menacent la culture du thé au Kenya. L’« or vert » est l’une des principales sources de devises étrangères pour le pays, mais peine à conserver sa rentabilité.

Trois millions de Kényans vivent actuellement de la culture du thé. Mais combien seront-ils dans 20 ans ? Hausse des températures, précipitations irrégulières, sécheresse… Plusieurs études soulignent à quel point les chocs climatiques sont une menace pour l’écosystème du thé au Kenya. Les projections suggèrent une augmentation moyenne de la température de 2,5°C dans le pays entre 2000 et 2050. Avec pour conséquence, une diminution significative des surfaces propices à la culture du thé.

Une perte de 25% en moyenne d’ici à 2050 pour les zones qui présentent des conditions de culture optimales et de 40% pour les zones de cultures jugées moyennes. D’après ces projections, le Kenya, actuellement premier producteur mondial de thé noir, sera par ailleurs plus durement touché que ses grands rivaux tels que la Chine ou le Sri Lanka.

À la recherche de théiers plus rentables

Les conséquences de ces dérèglements se font d’ailleurs déjà sentir. Une enquête du Programme alimentaire mondial (PAM) confirmait déjà l’an dernier des baisses de rendement dans certaines régions. Ce déclin menace les moyens de subsistance de millions de travailleurs. Le PAM estime qu’une baisse de 30% de la production au Kenya ferait tomber sous le seuil de pauvreté près de la moitié des ménages qui vivent de la culture du thé.

Le Kenya cherche donc des alternatives, et investit dans la recherche d’espèces de théiers à meilleur rendement et plus susceptibles de tolérer les changements climatiques. C’est le cas par exemple du thé violet. Une variété mise au point en 2011 par des chercheurs kényans. Vendu deux fois plus cher, vanté pour ses bienfaits sur la santé, plus résistant et destinée à une clientèle d’élite. D’autres producteurs décident tout simplement de se détourner de la culture du thé ou de se diversifier en plantant des avocatiers ou de la canne à sucre.

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