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LÉGISLATIVES : APRÈS LA MONTÉE DE L’ADRÉNALINE, PLACE À LA PÊCHE AUX VOIX

Après la fièvre de la contestation du processus de dépôts de listes de candidats aux législatives du 31 juillet, la place est maintenant à la pêche aux voix avec le lancement, ce dimanche, de la campagne électorale officielle.

Les électeurs vont renouveler, pour cinq ans, les 165 députés de l’Assemblée nationale, largement dominée par la coalition présidentielle, Benno Bokk Yaakaar.
 
La période dite de précampagne a été marquée par une tension née du contentieux sur le parrainage et le respect de la parité hommes-femmes.
 
Au total, 8 listes sont en compétition et chacune dispose d’un temps d’antenne de 5 mn dans le journal de la campagne qui sera diffusé en deux tranches horaires tous les soirs jusqu’au 29 juillet sur la télévision publique.
 
L’ouverture de la campagne est une nouvelle étape sur le long chemin de ces législatives qui a démarré au mois de mars, avec la publication de l’arrêté fixant à 15 millions de francs Cfa le montant de la caution.

 
Sur les 25 listes qui étaient sur la ligne de départ, 8 ont été retenues après les opérations de vérification des parrainages par la commission de réception des dossiers de candidatures. Sept listes ont été rejetées pour défaut de parrainages.
 
Le rejet de ces listes pour défaut de parrainages et, plus tard, de celle de la coalition Yewwi askan wi à Dakar, pour non respect de la parité entre les hommes et les femmes, ouvre la voix à la contestation du processus avec la saisine du Conseil constitutionnel.
 
Le 24 mai, le Conseil constitutionnel estime « mal fondée » la décision du ministre chargé des Elections de refuser au mandataire de la coalition Yewwi askan wi la possibilité de procéder à la substitution de ses candidats ayant sollicité leur retrait sur la liste du département de Dakar au scrutin majoritaire.
 
La coalition YAW est repêchée de justesse dans la capitale. Elle peut modifier la liste et respecter la régle de la parité.
 
Par contre, le Conseil a rejeté tous les recours ayant trait au parrainage, dont celui relatif à l’annulation des parrainages de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) qui avait déposé un nombre de parrains supérieur au maximum requis par la loi.
 
Le 30 mai, huit listes sont validées par le ministère de l’Intérieur, qui a toutefois rejeté la liste des suppléants au scrutin proportionnel présentée par la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et la liste des titulaires au scrutin proportionnel présentée par la coalition Yewwi askan wi (YAW).
 
Selon l’arrêté du ministre de l’Intérieur, ont été déclarées recevables : la coalition Bokk Gis Gis/Liggey, la coalition Naataange askan wi, la coalition alternative pour une assemblée de rupture, la coalition BBY, la coalition Buntu Bi, la coalition Les Serviteurs, la grande coalition Wallu Sénégal, la coalition Yewwi askan wi.
 
Par contre, ‘’n’est pas recevable la liste des suppléants au scrutin proportionnel présentée par la coalition BBY pour non-respect des dispositions relatives à la parité’’, estime le ministre de l’Intérieur dans son arrêté portant recevabilité des listes de candidats.
 
La liste des titulaires au scrutin proportionnel présentée par la coalition YAW ’’n’est pas recevable’’ pour ’’non-respect des articles L 178-1 et L179 aliéna 2 du Code électoral’’, selon l’arrêté ministériel.
 
La coalition n’avait pas pu procéder au remplacement d’un de ses candidats frappé d’inéligibilité.
 
BBY et YAW saisissent le Conseil constitutionnel, mais la haute juridiction rejette l’ensemble des recours.
 
La coalition Yewwi askan wi ne l’entend pas de cette oreille et brandit des menaces sur la tenue des élections si sa liste de suppléants n’est pas réintégrée. 
 
Pour le président Macky Sall, le scrutin se tiendra à date échue.
 
Le 08 juin, la place de la Nation (ex-place de l’Obélisque), à Dakar, est le point de ralliement de milliers de Sénégalais réunis pour contester le rejet de la liste des candidats titulaires au scrutin proportionnel de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW).
 
Le rassemblement autorisé par un arrêté du préfet de Dakar a eu lieu à l’initiative des coalitions de YAW et Wallu.
 
Yewwi tente une nouvelle démonstration de force le 17 juin, mais la marche est interdite pour ‘’menaces de troubles à l’ordre public et violation de l’article L.61 du Code électoral’’, sur la propagande en période de précampagne électorale.
 
Le 17 juin, Dakar est bouclée par les forces de l’ordre, les leaders de Yewwi ayant décidé de braver l’interdiction de manifester à la Place de la Nation ont été confinés à leurs domiciles par les forces de sécurité.
 
Dans l’après-midi, des échauffourées éclatent entre la police et des manifestants, dans certains quartiers de Dakar, dont Colobane, où se trouve la place de la Nation. 
 
Elles ont fait trois morts à Dakar (01), Bignona (01) et Ziguinchor (01) où les manifestants se sont opposés également aux forces de l’ordre.
 
Déthié Fall, Mame Diarra Fam, Ahmed Aïdara, Guy Marius Sagna et des dizaines d’autres manifestants sont arrêtés à Dakar et Ziguinchor et mis en prison. Jugés, ils écopent de peines avec sursis.
 
La députée Mame Diarra est relaxée.
 
Le 22 juin au soir, c’est un concert de casseroles et de klaxons qui retentit à Dakar et dans les régions, à l’appel de Yewwi askan wi. Les populations en ont profité pour dénoncer ’’la vie chère, le chômage, les violations des libertés….’’.
 
Le 29 juin, la coalition décide de renoncer à sa marche prévue le même jour grâce à une médiation conduite par Alioune Tine et l’homme d’affaires Babacar Ngom.
 
Elle annonce sa participation aux législatives avec sa liste de suppléants et invite les électeurs à sanctionner le régime. 

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