Les Ouïghours traqués par le pouvoir chinois jusqu’en France

Une cinquantaine d’élus adressent une lettre ouverte au Président de la République française, Emmanuel Macron, pour que la France agisse enfin en faveur des Ouïghours persécutés en Chine et traqués en France


Monsieur le Président de la République,
Nous sommes de plus en plus nombreux à éprouver une colère
contre l’inaction de la France face au traitement inhumain infligé à
une minorité ethnique de la région du Xinjiang en Asie centrale.
Comme vous le savez, les Ouïghours subissent les pires exactions
par le régime chinois.
Le New York Times a rendu public, en novembre dernier, le contenu
des « discours secrets du président chinois Xi Jinping appelant dès 2014 à lutter « sans aucune pitié » contre le séparatisme au Xinjiang. » Selon certaines organisations de défense des droits de l’Homme et le responsable de la diplomatie américaine Mike Pompeo, « plus d’un million de
musulmans, principalement des Ouïghours, sont détenus au Xinjiang dans des camps de rééducation politique ».
L’existence de camps de concentration
Cette situation nous est insupportable. La limite a été franchie
lorsque nous avons appris de manière officielle l’existence de 182
« camps de concentration » mis en place par les autorités chinoises.
Il faut ajouter à ces camps d’enfermement les agissements d,
pouvoir chinois à l’extérieur de ses frontières; notamment le cas des
Ouïghours réfugiés en France. Ces derniers sont traqués et harcelés
par le gouvernement chinois.
Ces pratiques nous rappellent les vieilles méthodes staliniennes qui
étaient largement utilisées dans les pays de l’Est et qui ont produit
des crimes de masse.
L’expérience de l’épuration ethnique menée par les Khmers rouges
(plus de deux millions de victimes) sur une partie de la population
cambodgienne est aussi là pour nous rappeler les conséquences de
telles pratiques d’enfermement. Eux aussi avaient des « centres de
rééducation ». Ils ont fini en charniers.

Le silence occidentals face à la détresse des Ouïghours
Ouïghours et Rohingyas, même détresse
Le traitement politique des Ouïghours résonne également avec celui
des Rohingyas, oppressés par le pouvoir birman avec la complicité
d’Aung San Suu Kyi (Prix Nobel de la Paix) et dans l’indifférence
complice de la communauté internationale.
Souvenons-nous du discours éclairé prononcé à Harvard en 1978 par
Alexandre Soljénitsyne: « Le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin. » L’évolution du contexte géopolitique de la fin du XXème siècle lui aura donné raison; le courage décline à mesure que la volonté se perd.
Nous devons nous interroger et agir selon nos valeurs. Comment des
hommes peuvent-il agir envers d’autres hommes comme s’ils n’en
étaient pas ? Comment ne pas être révoltés par une tragédie qui se
donne à voir dans nos médias ? Comment, en tant que démocrates,
nous est-il possible de laisser faire sans déclaration, sans
condamnation, sans intervention ? Comment ne pas être stupéfaits
face au silence assourdissant de trop nombreux responsables
politiques, intellectuels et syndicaux de notre pays devant la
persécution du peuple Ouïghour ?

Des savants ouighours assassinés en prison par le pouvoir chinois
Un probable crime contre l’humanité
pour la rédaction de mondafrique