ECONOMIE

Les sociétés d’électricité d’Afrique appelées à définir « une vraie politique de sécurité basée sur des normes »

Les acteurs du secteur de l’électricité ont du pain sur la planche pour aligner digitalisation et cyber sécurité. Le forum des Pdg de sociétés d’électricité d‘Afrique du 20e congrès de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (Asea) qui se déroule au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio a permis de déterminer des pistes d’harmonisation de ces deux éléments.
 
A travers ce forum animé, entre autres, par Regis Le Drezen, directeur général de Thinksmartgrid, Lamine Savadogo, président de Marison enernyb, Harouna Bagayoko, directeur général de Gs2e et Alexis Rechain, directeur général de Stratec-Arc, il a été relevé que 80% des sociétés membres de l’Asea ont été attaquées et 46% ont perdu des données à cause des attaques informatiques.
 
Alexis Rechain fait savoir aussi dans son intervention que 50% de ces sociétés n’ont pas de plan de reprise après une cyber attaque et que moins de 10%, seulement, ont des contacts avec des agences spécialisées dans la cyber sécurité.
 
Le Dg de Stratec-arc, agence qui intervient depuis près de 20 ans dans le domaine du conseil et de l’assistance technique dans des domaines spécifiques telles que la santé, la protection sociale, les finances publiques ou encore l’énergie souligne dans la foulée que 70% des attaques sont intervenues sur des vulnérabilités connues deux ou trois ans avant l’attaque.
Alors que le monde du travail a été mis à l’épreuve avec l’apparition, en 2020, du virus Sars-Cov2 qui lui a imposé d’adopter des modes d’opération tel que le télétravail, M. Rechain indique que moins de 40% des sociétés n’ont pas de politique spécifique au télétravail.
 
Par ailleurs, Regis Le Drezen a souligné que les méthodes d’attaque ne sont pas fixes et ne sont pas aussi identiques. « Ce qui se passe aujourd’hui peut ne pas se passer de la même manière une semaine après », a-t-il notamment précisé.
 
Ce qui fait dire à Harouna Bagayoko qu’il faut « définir une vraie politique de cyber sécurité basée sur des normes pour ne pas oublier des éléments importants, une politique évaluée et mise à jour annuellement » pour s’adapter aux contextes et aux évolutions.
 
Pour lui, la question du risque d’attaque est permanente et une société ne peut pas, seule, faire face à ces attaques. Il faut, préconise-il, un partage d’informations pour prévenir les attaques, s’inscrire à des polices d’assurance pour la réparation des dégâts causés par les attaques.
 
Dans le même sillage, M. Le Drezen souligne que pour prévenir les risques liés à la cybercriminalité, il faut la fusion de trois éléments fondamentaux que sont la gouvernance, la technologie et le financement.
 
« La prudence est à ne pas négliger quand nous importons des technologies et des équipements. Il faut qu’on soit en mesure d’auditer ces technologies et équipements avant de les connecter à nos systèmes électriques », appuie un autre paneliste. Qui soutient qu’« il n’y aura pas de cyber sécurité sans investissement, formation et collaboration ».
 
Dans son allocution d’ouverture du forum des Pdg, Papa Mademba Bitèye, Dg de la Senelec et nouveau président de l’Asea a invité les acteurs à « saisir cette opportunité offerte par la rencontre de Dakar pour aborder de nouvelles questions qui se placent au cœur de nos sociétés liées à la digitalisation, la cyber sécurité, la transition énergétique juste et équitable, la nécessité d’une industrie électrique locale qui devrait nous permettre de garantir le minimum ».
 
Il s’agit, selon lui, de développer le partenariat public-privé pour augmenter le taux d’accès à l’électricité. Il a aussi appelé à la définition d’« une approche coordonnée pour faire face aux défis identiques qui sont devant nous ».
 
Bassirou MBAYE
 
 

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