Liban: nuit de violences à Tripoli
Au Liban, un manifestant, blessé par balle lundi soir, a succombé alors que des dizaines de personnes, dont une cinquantaine de soldats, ont été blessées dans des violences qui ont secoué la ville de Tripoli et d’autres régions du pays.
Au lendemain des violences nocturnes entre des contestataires et l’armée libanaise dans la ville de Tripoli, au nord du Liban, le calme est revenu mais les habitants sont encore sous le choc.
Certaines rues ressemblent à un champ de bataille. Des vitrines brisées, des agences de banques incendiées, des bennes à ordures encore fumantes. Dans d’autres quartiers, la vie a repris timidement son cours sous l’œil vigilant de soldats libanais déployés en masse.
La nuit a été chaude. Un rassemblement de protestation contre la hausse vertigineuse des prix, et la chute inexorable de la valeur de la livre libanaise face au dollar, a dégénéré en bataille rangée. Des groupes de jeunes en colère ont attaqué et incendié au moins deux véhicules de l’armée, qui a fait parfois usage de balles réelles. Des affrontements de moindre ampleur ont eu lieu dans d’autres régions du Liban
La crise économique et financière qui frappe le Liban depuis l’automne se mue en crise sociale en raison de l’érosion du pouvoir d’achat et de la flambée incontrôlable des prix.
La flambée de violences de lundi soir coïncide avec des mesures inédites de lutte contre la corruption prise par l’exécutif, et une attaque en règle contre le gouvernement lancée par l’ancien Premier ministre Saad Hariri, le leader druze Walid Joumblatt, et le chef chrétien Samir Geagea.