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Libéré hier : Guy sort du purgatoire !

Nous pensions et écrivions que sa libération était imminente. Guy Marius Sagna était détenu depuis trois mois pour une faute que l’on peut attribuer à la Police. Jamais, il n’aurait dû arriver aux grilles du Palais pour s’y agripper. Ce qui s’est passé, seules les hautes autorités de l’Etat et de la Police peuvent l’expliquer.

En tout état de cause, le cordon sécuritaire est tel en cas d’activités de ce genre qu’il est impossible, en temps normal, de déjouer la vigilance des forces de sécurité.

Alors, il s’est alors passé quelque chose de surréaliste ce jour-là. L’homme a pu arriver aux grilles du Palais pour s’y agripper avec une autre théâtralisation liée aux conditions de son arrestation. De la résistance, quelques éléments dépassés… On dirait un film.

Ce que nous voulons dire par là, c’est qu’on a laissé le bonhomme perpétrer son infraction dans le souci de le corriger, pour toujours. Et c’est ce qui est arrivé.

Il est resté trois mois pour des faits qui auraient pu être jugés en flagrance, c’est-à-dire rapidement.

Il a été détenu au Camp pénal, dans un quartier de haute sécurité, réservé à des terroristes ou autres délinquants de ce genre.

Toutes choses qui indiquent que son cas a été aussi traité en haut lieu et que la Justice a manifestement servi de bras armé à un Prince agacé par les agissements de Guy.

Après plus de trente arrestations, il fallait une artillerie lourde pour siffler la fin de la récréation. Et la mayonnaise a pris.

L’un des plus hauts chefs de l’Eglise a parlé, son père a craqué. Pourtant, ses compagnons de ‘’Ñoo Lank’’ ont tout tenté sans succès.

Il a fallu la perspicacité politique et communicationnelle d’un Bathélémy Dias, rompu, lui aussi, à la manipulation, pour faire bouger les choses.

Il a agité, exprès, le levier religieux pendant que personne ne s’y attendait. Il a mis en mal le Président avec une bonne partie de la communauté chrétienne. Il savait que Macky ne voudrait jamais être mal noté par le Vatican. Il a poussé l’Eglise à parler, appuyé en cela par son père.

Résultat des courses, il a été libéré. Guy est ainsi sorti du purgatoire. Va-t-il rejoindre les rangs ? J’en doute.

Après avoir été au-devant de la scène de la contestation citoyenne, en l’absence d’une classe politique qui semble avoir démissionné, Guy va difficilement reculer.

Pourtant, ses proches, l’Eglise, ses amis, vont peser sur la balance. Ils vont lui sortir un discours classique, celui qui fait que de nombreux hommes politiques baissent les bras : ‘’les Sénégalais n’en valent pas la peine’’. Ils vont lui dire qu’il risque de sacrifier sa carrière, sa vie, celle de ses enfants, etc.

En somme, ils vont tenter de le dissuader. Et c’est l’effet escompté.

En tout état de cause, il lui appartient de définir, désormais, la conduite à tenir.

S’il rejoint les rangs, s’efface, les Sénégalais vont perdre le dernier des mohicans, leur tribun des bois, celui qui se battait, presque seul contre le pouvoir de Macky Sall et l’ingérence française au Sénégal.

S’il continue le combat, alors il lui faudra devoir affronter un procès qui pourrait l’indisposer assez pour ne plus lui permettre de bouger. En clair, il peut retourner en prison.

L’avantage de sa cessation d’activités ‘’infractionnistes’’, c’est de bénéficier de ces ‘’libertés provisoires prolongées’’ dont seule notre système judiciaire a le secret. La stratégie secret, ici, c’est de maintenir une épée de Damoclès sur la tête du ‘’client’’ et de le tenir en respect.

Qu’à cela ne tienne, nous avons tous besoin du sens de la mesure dans les actes, aussi bien de la part de l’Etat et de l’activiste.

On peut certes manifester, mais dans le respect de l’ordre public. La preuve, il est tombé dans le piège manifestement tendu.

Mais, l’Etat doit éviter la frilosité de la répression de manifestants ou de personnes dites ‘’à problème’’.

L’arrêté Ousmane Ngom, c’est du bidon. Et il faudra bien que quelqu’un ait le courage de l’attaquer en Justice et aux tribunaux de le dissoudre, à jamais.

Assane Samb

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