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Locales 2022: Khalifa et Karim toujours inéligibles

Macky n’a pas du tout desserré l’étau autour de Karim Wade, leader potentiel du Parti démocratique sénégalais (Pds) et Khalifa Sall du mouvement Taxawu Sénégal. Tous les deux qui appartiennent à des coalitions de l’opposition,  Wallu et Yewwi, ne seront pas sur les listes. Car, aux yeux de loi, ils seraient, encore inéligibles.

Et Macky, malgré sa réélection en 2019 et certaines promesses faites et surtout la pression de juridictions comme celle de la CEDEAO, a préféré les tenir hors de course des locales. Un scénario qui pourrait continuer jusqu’aux législatives et la présidentielle.

Pourtant, leurs procès respectifs avaient fait l’objet de toutes sortes de critiques étant entendu qu’il y avait un fort parfum de manœuvre politique en vue de les écarter afin d’éviter tout risque de second tour au candidat de la majorité lors de la dernière présidentielle.

Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que le landerneau politique sénégalais est orphelin de deux leaders malgré le fait que Khalifa Sall, un des maîtres d’œuvre de la coalition Yewwi Aslan wi avec Ousmane Sonko, s’active énergiquement dans le paysage politique pour que la majorité perde les élections et que l’opposition s’installe progressivement dans la perspective de prendre définitivement le pouvoir.

Heureusement, pour Ousmane Sonko, sa tentative de liquidation politique n’a pas eu le même succès du fait que le procès le concernant traîne toujours. Les manifestations du mois de mars étant passées par là.

Bizarrement, tout le monde semble oublié ces tragédies politiques qui ont noirci notre tableau de performance démocratique et le fait que Karim Wade soit hors du pays ne dérange plus personne y compris dans les propres rangs de son parti. Pourtant, l’exil ne fait nullement parti de notre législation et des procédures judiciaires. Et Karim n’est toujours pas visible au Sénégal.

C’est pourquoi, ces deux affaires et celle de Sonko doivent inciter à une introspection profonde afin d’en tirer toutes les leçons pour que jamais plus dans notre pays, la justice ne serve de bras-armé pour un camp politique. La preuve, c’est que depuis l’affaire Karim Wade, la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), manifestement réactivité à dessein, est aux arrêts. Or, elle peut servir à la répression de n’importe quel adversaire politique étant entendu que c’est du fait de son existence que beaucoup de caciques de l’ancien régime, justement pour éviter les poursuites, ont préféré transhumer vers la majorité.

C’est pourquoi, en ces moments de frénésie pour les investitures en perspectives des locales et quand tout le monde semble oublié, nous nous faisons le devoir de rappeler à tous que des leaders politiques ont été injustement privés de leurs droits d’être sur les listes, comme tout le monde.

Car, si l’on veut que la paix perdure dans ce pays, il faudra, à l’avenir, éviter de telles injustices. Il est facile d’écarter quelqu’un par des manœuvres, mais cela ne fera que créer les conditions de frustrations graves avec des conséquences incalculables.

Comme quoi, les batailles politiques doivent se mener sur le terrain politique et que les meilleurs gagnent. En toute transparence.

Assane Samb

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