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Loi criminalisant le viol et la pédophilie au Sénégal : l’AJS passe à la vitesse supérieure, pour son «application effective»

L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) a organisé hier, mercredi 6 juillet 2022, à Dakar, un atelier d’échanges avec des magistrats, avocats, commissaires de Police et commandants de Gendarmerie, sur les stratégies de vulgarisation de la loi n°2020-05 du 10 janvier 2020 criminalisant le viol et la pédophilie au Sénégal. À terme, l’AJS vise à favoriser une meilleure appropriation de la loi suscitée par les acteurs, dans le but de parvenir à son «application effective».

L’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) compte aller jusqu’au bout de sa logique. Elle a organisé hier, mercredi 6 juillet à Dakar, un atelier d’échanges avec des magistrats, avocats, commissaires de Police et commandants de Gendarmerie sur les «Stratégies de vulgarisation» de la loi n°2020-05 du 10 janvier 2020 criminalisant le viol et la pédophilie au Sénégal. Ce, avec l’appui financier du Fonds Africain pour le Développement de la Femme (AWDF, sigle en anglais).

In fine, cette démarche de l’AJS vise une «meilleure appropriation» de la loi précitée par les acteurs, dans le but de parvenir à son «application effective». «De janvier à novembre 2019, les 8 Boutiques de Droit de l’AJS ont enregistré 1229 cas de violences perpétrés sur des femmes, des filles et des garçons. Les cas de viol constituent une partie importante des dossiers traités et suivis au niveau des Boutiques de Droit, en raison de la prise en charge holistique disponible gratuitement. Ils s’élevaient à 290 cas en 2020. Pour l’année 2021, (en tout) 263 cas ont été enregistrés par les mêmes Boutiques», ont révélé les femmes juristes du Sénégal.

«La tranche d’âge particulièrement touchée par cette forme de violence est celle comprise entre 11 et 20 ans», ont-elles précisé. L’organisation a également fait savoir que «la prise en charge médicale et psychologique est souvent assurée par un système de référencement issu de partenariat avec les structures de santé et de prise en charge psychologique».

LES AGRESSEURS SEXUELS, DE PLUS EN PLUS DÉNONCÉS

Coumba Guèye Ka, la Secrétaire exécutive de l’Association des Juristes Sénégalaises a, par ailleurs, fait état de la diminution progressive de l’omerta qui a tendance à prévaloir au sein des familles, en cas d’agression sexuelle. «Il y a toujours la pesanteur socio-culturelle ; mais on note quand-même des avancées non négligeables. Même s’il y a un travail à faire, les gens ont maintenant tendance à dénoncer et à signaler les agressions sexuelles», a poursuivi la même source.

Sous l’impulsion des organisations de la société civile réunies autour de l’AJS, le projet de loi portant criminalisation du viol et de la pédophilie a été adopté en réunion du Conseil des ministres du 27 novembre 2019. Il s’en est suivi son adoption, à l’unanimité, le 30 décembre 2019, par l’Assemblée nationale. Le 10 janvier 2020, le président de la République, Macky Sall, a officiellement promulgué la loi n°2020-05 criminalisant le viol et la pédophilie, à l’occasion d’un dialogue au Palais présidentiel, en présence de toutes les parties prenantes œuvrant pour mettre fin aux violences basées sur le genre, notamment des associations de la société civile et les agences des Nations Unies (ONU).

Papa Moussa CAMARA (Stagiaire)

 

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