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Lotfi Bel Hadj, le « chasseur » de « forces occultes » de Macky SALL

« Lotfi Bel Hadj, Lobbyiste à tout prix » (1/2). Communicant hors pair pour les uns, manipulateur de haut vol pour les autres, cet homme d’affaires franco-tunisien, spécialiste de la cyberinfluence, ne laisse personne indifférent. « Jeune Afrique » a retracé l’itinéraire de ce personnage atypique et secret qui monnaye ses services de Tunis à Kinshasa en passant par Abidjan.

C’est une douce soirée de mars à Dakar. Il y a encore quelques jours, les rues de la capitale sénégalaise étaient le théâtre de graves affrontements. Voitures calcinées, commissariats brûlés… Des scènes de guérilla urbaine déclenchées par l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. Bilan : 14 morts. Pris de court, le président Macky Sall veut comprendre. Un coin du voile est levé ce soir-là à la lecture de plusieurs notes techniques de ses services de renseignement. Elles détaillent, preuves à l’appui, l’implication de 9 000 comptes Twitter d’origine saoudienne dans ce soulèvement populaire qui s’est en partie joué sur les réseaux sociaux. L’information est gardée secrète quelques mois par la présidence sénégalaise avant de fuiter dans une publication spécialisée.

Peu de gens le savent, mais l’homme qui est derrière cette découverte explosive n’est autre que Lotfi Bel Hadj. Macky Sall a sollicité en catastrophe ses services et ceux de sa société, UReputation, aux premières heures des manifestations. En quelques semaines, l’homme d’affaires franco-tunisien s’est montré à la hauteur de sa réputation.

Depuis plus d’une dizaine d’années, il a fait du digital sa marque de fabrique. Gestion de crise, communication classique, promotion d’un pays, analyse de données collectées sur les réseaux, cyber-influence : la palette des domaines où opèrent les nombreuses sociétés de Bel Hadj est large.

« Il ne vend pas du vent. Un jour, il a fait une démonstration dans les locaux de notre ministère de la Sécurité. En une heure, ses deux techniciens ont réussi à pénétrer tous nos systèmes sécuritaires », raconte un conseiller à la présidence d’un pays d’Afrique de l’Ouest.

Lotfi Bel Hadj a entamé des discussions avec Félix Tshisekedi dans la perspective de la prochaine élection présidentielle congolaise

Selon des employés d’UReputation, ses clients sont aussi nombreux que variés : l’opposant guinéen Sidya Touré en 2010, la présidence gabonaise en 2016, Idriss Déby Itno en 2018, le candidat à la présidentielle comorienne Sali Saadi en 2019, Aïssatou Issoufou, l’une des deux épouses de Mahamadou Issoufou, en 2018, Henri Konan Bédié, Adama Barrow, Faure Gnassingbé, Macky Sall.

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