Lutte contre la corruption à Madagascar: peut mieux faire, souligne l’indice de Transparency international

L’ONG Transparency International a dévoilé mardi 30 janvier son indice annuel de perception de la corruption lors d’un évènement à Antananarivo. Parmi 180 pays, Madagascar obtient en 2023 le score de 25/100 – 0 étant le plus haut niveau de corruption. Signe que la Grande-Ile peine à endiguer les mauvaises pratiques au sein de l’Etat, ce score, inférieur à la moyenne du continent africain, reste quasi inchangé ces dernières années.
En une des journaux, les scandales de corruption sont devenus plus nombreux encore ces dernières années. En 2022 par exemple, la Cour des comptes met en cause l’exécutif pour sa gestion des fonds Covid : 972 millions d’ariary dédiés à lutter contre la pandémie présentent un risque de détournement pointe l’institution. L’affaire n’a donné pourtant lieu à aucune action connue des instances anti-corruption.
Impunité et l’impuissance, voilà les raisons du statu quo, estime Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de Transparency Madagascar. « Les moyens qui sont alloués aux institutions anti-corruption sont très limités. L’année dernière, il n’y avait que 0,13% du budget de l’État qui [leur] était alloué. Donc il y a un décalage encore une fois entre les déclarations de priorité et la pratique qui est l’allocution d’un budget ridicule. On n’a jamais retrouvé notre score de 2012 par exemple qui était de 32/100, alors que les discours anti-corruption se multiplient. »
Un appel lancé directement au ministre malgache de la Communication et de la Culture, Augustin Andriamananoro, venu porter hier le message de l’exécutif pour ce second mandat. « C’est tout à fait naturel de venir appuyer les efforts de Transparency pour manifester notre soutien d’abord et affirmer notre détermination.
La particularité quand nous avons été nommés parmi les membres du gouvernement, c’est que nous avons prêté serment devant la nation, devant Dieu, dans un palais d’État pour encore une fois manifester notre engagement à lutter contre la corruption. Madagascar n’est pas parmi les élèves modèles, ni parmi les plus mauvais. Mais le chantier est immense.»
En 2018, le chef de l’Etat réélu avait déjà promis « l’éradication de la corruption ». Cette année, « nous allons prendre le gouvernement au mot », prévient d’emblée Transparency. L’ONG fixe pour Madagascar un premier objectif réaliste, atteindre en 2027 le score de 30/100 à son indice de perception de la corruption. Plus ambitieux, d’ici 2040, la note espérée est de 60/100, soit l’actuelle performance du Botswana.
RFI