EMIGRATION / DIASPORA

Lutte contre l’émigration clandestine : L’Etat resserre les mailles

Le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) organise un atelier de partage avec les acteurs de la Société civile et parties prenantes sur la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (Snlmi) et du plan d’actions qui l’accompagne. Cette rencontre, qui s’est ouverte ce mardi 8 novembre 2022 à Dakar, est l’occasion de pré-valider le document par les acteurs avant son adoption politique.

Par Pape Moussa DIALLO – Le ton est donné. Le Cilec sonne la croisade contre l’émigration irrégulière, le trafic et la traite des migrants. Conformément à ses missions et aux recommandations du chef de l’Etat, le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) s’est doté d’une Stratégie nationale de lutte contre l’émigration irrégulière, avec l’appui de ses partenaires financiers et techniques. Pour partager ce travail résultant d’un long processus, un atelier de partage s’est ouvert hier à Dakar avec les acteurs en vue de recueillir leurs avis pour pré-validation avant soumission pour validation politique.
Forte de 8 piliers et 5 axes stratégiques, la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière va être mise en œuvre de 2023 à 2026. «Le Cilec est devenu depuis sa création, le mécanisme national de coordination des questions relatives à la migration irrégulière», renseigne le secrétaire permanent du Cilec, le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Mamadou Bocar Ly. Listant les cinq (5) axes stratégiques du document, il informe qu’il s’agit de «l’axe 1 relatif à la prévention, l’axe 2 sur la gestion des frontières, l’axe 3 sur les mesures de répression, l’axe 4 sur l’aide, l’assistance et la protection, l’axe 5 sur le retour et la réinsertion des migrants». Partageant les mêmes préoccupations avec l’Etat du Sénégal en ce qui concerne la gestion et la gouvernance de la migration, notamment irrégulière, le représentant de la délégation de l’Union européenne, l’officier de liaison migration Malte Sander, s’est félicité du travail qui a été accompli par le Cilec. «Nous sommes préoccupés par la migration au regard de son caractère complexe. La migration sûre, ordonnée et régulière est l’un des domaines de partenariat que nous entretenons avec l’Etat du Sénégal», explique M. Sander. Selon ce dernier, la migration est un sujet qui préoccupe l’Union européenne et ses Etats membres vu l’avantage que les sociétés peuvent en tirer si elle est bien gérée. Sur la collaboration avec l’Etat du Sénégal, il rappelle que «notre dialogue est basé sur une confiance institutionnelle mutuelle qui nous honore d’une part, et d’autre part, notre volonté commune de renforcer la mise en place de politiques migratoires effectives».

Le trafic et la traite des migrants sont difficiles voire impossibles à dissocier de la migration irrégulière. En cela, le représentant de la délégation de l’Union européenne estime que «le Cilec joue un rôle fondamental dans la lutte contre l’émigration irrégulière, les réseaux criminels de trafic des migrants».
Venu présider la cérémonie d’ouverture au nom du ministre de l’Intérieur, son directeur de Cabinet, Cheikh Sadibou Diop, n’a pas manqué de féliciter le Cilec pour l’approche «inclusive» et le travail «participatif», dit-il, qui a prévalu à la réalisation de ce document qui, selon lui, «intègre» les préoccupations de l’Etat du Sénégal en matière de gestion et de gouvernance de la migration. Même si M. Diop admet que la migration est un «droit fondamental» consacré par la Déclaration universelle des droits de l’Homme, il n’en demeure pas moins que lorsqu’elle est pratiquée en dehors du cadre règlementaire, elle peut constituer un danger. Il dira que la migration doit se faire dans «le respect des lois et règlements». Plaçant le curseur sur les efforts consentis pour lutter contre le phénomène au Sénégal, il a salué et loué les efforts et le travail remarquables des Forces de défense et de sécurité pour faire régresser le phénomène, à défaut de pouvoir l’éradiquer. Sans pour autant oublier de rappeler que la migration est une préoccupation au cœur des urgences de l’Etat qui l’a inscrite dans le Pap2A, il a appelé les acteurs à s’approprier la stratégie et à soutenir sa mise en œuvre. Les travaux, qui prendront fin demain, aideront à renforcer le document en vue de sa validation politique par le gouvernement. En effet, le Comité interministériel de lutte contre l’émigration clandestine (Cilec) a été créé par décret n°2020-2393 du 30 décembre 2020 et rattaché au cabinet du ministre de l’Intérieur. Il est perçu comme un correctif, voire une amélioration du dispositif institutionnel, avec une approche inclusive s’articulant autour d’une stratégie mobilisatrice des services de l’Etat, les communautés et les partenaires au développement dans un contexte marqué par la recrudescence du phénomène.

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