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Mais où sont-ils ? Top 5 des chanteurs sénégalais au succès éphèmère

« Le plus dur, ce n’est pas d’arriver au sommet mais d’y rester », on ne pouvait pas trouver meilleure citation pour annoncer ce sujet. Ils sont nombreux à être sortis de l’ombre en conquérant les cœurs de millions de sénégalais grâce à leurs talents musicaux mais sont par la suite retombés dans l’anonymat le plus total (ou presque). Plus bref qu’un éclair, leur carrière a été aussi éphémère que l’éclat d’une étincelle. Ces cas-là, on en dénombre une pléthore mais Seneweb a fait le tri et vous propose son top 5 des artistes musiciens aux carrières « feu de paille ».

5) Prézi


Il a marqué l’année 2007 avec son titre devenu hit « Grand frère ». C’est l’histoire d’un jeune homme incarcéré recevant la visite de sa mère et de son grand frère. Ce dernier va être sermonné par le détenu pour avoir ignoré sa famille qui s’est tant sacrifiée pour sa réussite notamment sa mère. Sur un style underground à la rythmique virulente, Prézi, portant un cache-œil sur le côté droit, assène ses vérités durant 5 minutes à son grand frère tout en dressant le portrait de l’enfer carcéral. Mais le rappeur n’a pas pu rebondir par la suite sans doute encore détenu, cette fois-ci, dans les geôles de l’oubli. D’après l’un des spécialistes hip-hop à Seneweb, Dj Bara, sa disparition serait en partie liée à son style qui n’était pas assez « commercial ».

4) Dioumbi


On reste dans le hip hop mais dans un ton moins engagé. « Sex Money and thug », c’est le titre du son qui a eu un franc succès auprès de la jeunesse sur la période 2006-2007. Interprété par Dioumbi, ce morceau d’un genre proche du rap « East Coast », était, en son temps, un véritable hit. L’auteur y fait -à sa manière- l’éloge de la femme dakaroise aux formes généreuses dans un style qui rappelle un peu celui d’un 50 cent. Avec ce succès, Dioumbi envisageait de réaliser le clip de ce titre et de sortir par la suite un album en 2007. Finalement, rien de tout ce qu’il a prévu ne s’est concrétisé et celui qui s’était fait connaître en clin d’œil a fini par disparaître tout aussi vite.


3) Abdou Rass


Du Hip-hop, on passe au mbalax. Un homme qui sort d’un écran de télévision pour retrouver sa dulcinée, c’est l’image la plus marquante du clip vidéo du morceau « Trahir » sorti en 2004 et interprété par Abdou Rass. Produit par le label Prince Art, l’homme avait été la révélation musicale de l’année. S’appuyant sur son tube à succès, le chanteur avait sorti un album dénommé « Trahir ». Après cette période de gloire, Abdou décide de prendre du recul pour, dit-il -dans une interview- travailler « sans se précipiter ». Finalement, ce retrait sera définitif. On le verra quelques années plus tard dans des entretiens donner ample informations sur les raisons de sa retraite prématurée de la musique. Parmi les causes énumérées par le chanteur, des bisbilles avec son ancien label « Prince Arts » qui ne lui aurait versé aucun sou des ventes de son premier (et dernier) album.


2) Abou Thioubalo


Toujours sur le mbalax avec la thématique phare du « Mbeuguel », on fait un throwback pour filer en 2009. Cette année, Aboubacry Sy dit Abou Thioubalo cherche la « Solution » pour conquérir le cœur de sa bien-aimée. Le single fait un tabac. Par la suite, il signe avec le Label Prince Art dans lequel il sort un album (solution de 6 titres) en 2013. Finalement, la collaboration entre l’artiste et la structure va être de courte durée. Par la suite, Abou Thioubalo va se mettre en hibernation pendant presque 10 ans avant d’effectuer des come-backs par intermittence avec quelques singles. Finalement, l’enfant de Pikine  n’a jamais retrouvé la solution pour revenir sur le devant de la scène.


1)Naby


Le meilleur pour la fin. Parce que oui, de tous les artistes précédemment cités Naby était sans doute le plus talentueux et promis à un avenir radieux dans la musique. Lauréat du prix Rfi découvertes en 2009, le chanteur Reggae enchaîne les tournées dans le monde. Il se produit dans 12 pays africains, en France, au Canada. Le jeune homme a le vent en poupe. Il profite de cette dynamique vertueuse pour sortir, en 2010, son premier album du nom de l’un de ses titres phares « Dem Na ».

Naby se démarque dans ses sons par un mélange hétérogène entre douceur et dynamisme. Sur une pente ascendante, l’artiste va, comme par magie, disparaître des radars. Les raisons de ce retrait ne seront jamais connues mais d’après un proche de l’artiste approché par Seneweb, Naby aurait chuté d’un immeuble de trois étages et s’en serait sorti avec de graves blessures. Toujours en activité, l’artiste poursuit sa carrière bien loin de sa réputation d’antan sous le nom de Naby Condé. Il a, d’ailleurs, sorti un single le 6 janvier 2021 intitulé « Nii Laay Dundé ». Ce titre était le premier extrait de son album sorti le 27 février « Sama Art ».

Lors d’une conférence de presse, le lauréat du prix découvertes Rfi est revenu sur les raisons de sa chute : « Je n’ai pas pu bien gérer ce succès et tout ce qui m’est arrivé cette année-là. C’était brusque et cela m’avait fait peur. Le Prix Découvertes Rfi a même créé des problèmes au sein de mon groupe, parce qu’on ne s’était pas compris sur certaines choses. C’était vraiment intense. Ce prix a même freiné mon élan par rapport aux suites que devrait avoir l’album Demna ».

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