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Maladies, famines, exodes, les conséquences prévisibles du dérèglement climatique selon le Giec

Des catastrophes climatiques et humaines en cascades. Voilà ce à quoi il faut s’attendre si des décisions drastiques et immédiates pour lutter contre le réchauffement climatique ne sont pas prises rapidement, selon le Giec, le Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat. Les experts climat de l’ONU doivent publier leur prochain rapport au mois de février. Il est bien plus alarmiste que le précédent de 2014.


L’AFP a pu se procurer le projet de rapport de l’organisation qui doit être publié en février prochain. C’est un document de 4 000 pages, beaucoup plus alarmant que le précèdent de 2014 et dans lequel sont détaillées une liste des conséquences désastreuses du réchauffement climatique.

Selon des centaines de scientifiques rattachés au Giec, quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité vont s’accélérer. Concernant les maladies, les experts alertent sur l’agrandissement des territoires propices aux vecteurs de transmission, et notamment les moustiques.

D’ici 2050, la moitié des habitants de la planète pourrait être exposée à des virus comme la dengue, la fièvre jaune ou encore Zika. Le paludisme et ses ravages, ainsi que la maladie de Lyme, devraient par ailleurs s’amplifier et les diarrhées infantiles augmenter, au moins jusqu’au milieu du siècle malgré le développement socio-économique de certaines régions. Les maladies liées à la qualité de l’air, notamment la pollution à l’ozone, devraient aussi substantiellement augmenter, avertissent les scientifiques.

Pour compléter ce tableau déjà sombre, les experts du Giec anticipent aussi des pressions accrues sur les systèmes de santé comme celles apparues pendant la pandémie de Covid-19, avec des conséquences importantes et négatives pour les plus vulnérables.

80 millions de personnes en plus menacées par la faim
Au total, près de 80 millions de personnes supplémentaires pourraient être menacées par la faim d’ici 2050. Un chiffre qui s’explique par plusieurs facteurs.

Tout d’abord la multiplication des mauvaises récoltes, avec au cœur du problème, la pénurie d’eau récurrente dans les cultures. Cette catastrophe agricole pourrait mettre en péril la riziculture dans 40% des régions productrices, alors qu’en 40 ans, la production mondiale de maïs, mais aussi de mil ou de sorgo, a déjà baissé de manière significative.

Autre problème, la multiplication des événements météorologiques extrêmes qui menacent à la fois les récoltes et la qualité nutritive des aliments avec notamment la baisse de leur apport protéiniques. À ces fléaux devrait également s’ajouter la pression sur les terres. Autant de facteurs qui pousseront inexorablement vers une flambée des prix d’environ 30%, menaçant ainsi de malnutrition chronique plus de 180 millions de personnes principalement réparties en Afrique et en Asie du sud-est.


Ces prédictions sont d’autant plus alarmantes que les régions du monde où les productions agricoles seront le plus affectées par le climat sont aussi celles où les populations souffrent déjà de forts taux de malnutrition.

Des habitants poussés à la fuite
Parmi les conséquences inexorables, figurent également des mouvements de population. Avec la hausse des températures, soit de 1,5 ou de 2°, des zones de la planète pourraient devenir invivables d’ici à 2050 et donc pousser leurs habitants à fuir.

La montée du niveau des mers menace les zones côtières. Le destin de certaines villes s’annonce « lugubre », si l’on reprend le terme du rapport, car elles seront sujettes à des vagues-submersions de plus en plus fréquentes et donc à des inondations. C’est un danger pour les sociétés et l’économie mondiale, s’alarme le Giec. Près de 10% de la population mondiale et des actifs vivent à moins de 10 mètres au-dessus du niveau des océans.

Les zones côtières en premier, mais aussi d’autres régions, citées par le Giec, pourraient même être frappées par trois ou quatre catastrophes météo simultanées : canicules, sècheresses, cyclones… Les experts évoquent l’est du Brésil, l’Asie du Sud-Est ou encore la Chine centrale.

Les pénuries d’eau dans les villes pourraient aussi pousser la population à se déplacer. À plus de 2°, 400 millions de personnes supplémentaires y seront confrontées. Une chaleur extrême, par vague, frappera plus souvent encore l’Asie du Sud et du Sud-Est, le golfe Persique, le golfe du Mexique ou des parties du continent africain. Quelque 420 millions de personnes de plus en souffriront, au point de chercher à immigrer.

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