Mali: une position de l’armée attaquée dans la localité de Bamba, dans la région de Gao
(rfi.fr)- Nouvelle attaque ce dimanche 1ᵉʳ octobre contre une position de l’armée malienne dans la localité de Bamba située dans la région de Gao. Cette position avait été déjà été attaquée début septembre par des groupes armés de l’ex-rébellion.
Les assaillants sont arrivés lourdement armés dans la localité de Bamba tôt ce dimanche. Ils ont aussitôt pris la direction du nord du village où se trouve un camp de l’armée malienne, à ne pas confondre avec un autre camp en construction dans la même localité.
Des coups de feu ont été entendus. Rapidement, dans un communiqué, les Fama (Forces armées maliennes) ont déclaré que des combats intenses se sont déroulés contre des terroristes. Quelques instants après, ce sont les ex-rebelles maliens regroupés au sein du Cadre stratégique permanent (CSP) qui affirment que non seulement ils ont attaqué le camp, mais qu’il est sous leur contrôle.
Des témoins les ont effectivement vus à l’intérieur de cette position des troupes régulières. Ils auraient ensuite quitté les lieux avec du matériel militaire. À la mi-journée de ce dimanche, au moins un hélicoptère de l’armée était visible dans le ciel du village de Bamba, déjà attaquée début septembre par les mêmes groupes armés.
Le silence de la médiation internationale
Face à la situation qui se dégradent de plus en plus, pourquoi le Comité de suivi de l’accord de paix d’Alger pourtant très inquiet n’a toujours pas pu calmer les tensions ? La Mission de l’ONU au Mali (Minusma), membre du Comité de suivi de l’accord de pays d’Alger, ne peut même plus rédiger des communiqués officiels pour appeler les uns et les autres au calme. Elle a désormais un seul mandat : organiser le retrait sécurisé de tous les Casques bleus du territoire malien avant le 31 décembre.
Quid de l’Algérie, chef de file de la médiation et pays dans lequel l’accord de paix a été signé entre l’Etat malien et les groupes armés en 2015 ? Un interlocuteur explique : malgré tous les efforts de ce pays voisin du Mali, les armes crépitent toujours. L’accord de paix a volé en éclat. Selon la même source, le gouvernement malien a un seul objectif : prendre le contrôle de tous les camps militaires du pays, surtout ceux de la région de Kidal, aux mains de l’ex-rébellion, alors que l’objectif des groupes armés est non seulement de se défendre mais d’évoluer plus vers le sud.
Dans des rangs de la médiation composée notamment des représentants des cinq pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, l’inquiétude gagne du terrain. Les ex-rebelles, selon un autre interlocuteur, ont de plus en plus du matériel de guerre sophistiqué.