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MATI DIOP À DAKAR : « J’AI UNE PENSÉE LUMINEUSE POUR MON ONCLE MAMBÉTY »

Après les Lions du Sénégal, vice-champions à l’issue de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) Egypte 21 juin-19 juillet 2019, Mati Diop, la réalisatrice du film ’’Atlantique’’, qui a remporté le Grand prix du jury du 72e Festival de Cannes 2019, du 14 au 25 mai 2019, est fêtée par les siens. A Dakar depuis hier lundi, 22 juillet, en compagnie de son père Wasis Diop, elle a été accueillie en grandes pompes, au salon d’honneur de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), par le Directeur de la Cinématographie, Hugues Dias, le Directeur du CINEKAP et Producteur du film ’’Atlantique’’, Oumar Sall. Une réception a été organisée, ce mardi, 23 juillet, au 8e et dernier étage des locaux du ministère de la Culture et de la Communication d’Abdoulaye Diop. Qui a mis les petits plats dans les grands, avec le décor qui sied à une cérémonie de réception. En présence de la crème du cinéma.

« Je suis très touchée »

Après son sacre en mai dernier, la nièce de feu Djibril Diop Mambéty avait exprimé sa « hâte de venir présenter le film à Dakar ». C’est fait et les premiers jalons sont posés. Puisque, la sortie nationale du film est fixée le 2 août prochain avec une projection au Grand-Théâtre national avant la diffusion dans les salles de cinéma.

« J’ai été accueillie magnifiquement, se réjouit la réalisatrice franco-sénégalaise, aux côtés des acteurs du film. Ça m’a beaucoup touchée. Merci beaucoup. Je suis vraiment très émue et très fière de revenir déjà partager ’’Atlantique’’ avec le public sénégalais. Si j’ai décidé de tourner mon premier long métrage à Dakar et en wolof (langue nationale), vous imaginez bien que venir le montrer ici, ça compte beaucoup pour moi. Donc, je suis très impatiente de partager ce film avec vous, encore plus d’avoir amené ce grand prix, qui nous a honorés à Cannes. »

Poursuivant, Mati Diop ajoute : « Même si Alain Gomis et Dyana Gaye, qui ont déjà tourné ici, m’avaient bien rassurée que c’était possible de faire des longs métrages ici, je n’en étais pas sûre parce que je n’avais pas moi-même expérimenté. Et non seulement c’est possible mais j’ai vraiment eu la chance d’être entourée d’une équipe sénégalaise incroyable que je tiens à remercier de tout mon cœur aujourd’hui. On ne fait pas des films seuls, il faut avoir une équipe autour de soi, qui croit en notre vision. Grâce à votre confiance, on a pu aller jusqu’au bout. Ce film on l’a vraiment porté ensemble. J’y croyais de toutes mes forces. Et voir un film sénégalais en compétition à Cannes et gagner un grand prix, pour moi, c’est sa place. »

Avant de faire un clin d’œil à son père, Wasis Diop pour « l’amitié qu’il lui a fait de l’accompagner pour ce voyage important », Mati Diop a, d’abord, tenu à rendre hommage à son défunt oncle Djibril Diop Mambéty, décédé le 23 juillet 1998 : « J’ai une pensée lumineuse pour mon oncle dont c’est l’anniversaire de la mort aujourd’hui mais on sait qu’il est là. On ne serait pas là sans les films qu’il a faits, qui nous ont permis d’être ambitieux et de mettre la barre très haut. C’est vraiment important de rappeler que nous, on ne fait que passer mais les films restent. »

De jeunes champions célébrés

Dans le sens de « les motiver davantage », l’occasion a été également saisie pour remettre des diplômes de reconnaissance aux jeunes « champions » : Adama Binta Sow, dont le film ’’A nous la tabaski’’ a reçu le prix du meilleur court-métrage à la 4eédition du Festival du Film de Femmes de Fontenay le Fleury, en France ; les coréalisateurs Thomas Grand et Moussa Diop avec ’’Poisson d’or, poisson africain’’, film documentaire sélectionné dans plus d’une cinquantaine de festivals dans le monde avec une quinzaine de prix gagnés dont le grand prix de la 6e édition du Festival de Tokyo au Japon ; la réalisatrice Mame Woury Thioubou, qui a remporté le prix du meilleur long métrage documentaire avec ’’Fiifire en pays Cuballo’’ lors de la 35e édition du Festival international du cinéma vue d’Afrique au Canada. Chérif Ace Faty, le réalisateur de ’’Karine’’, auréolé du grand prix du Festival de cinéma euro-africain au Maroc.

Parmi les doléances, Adama Binta Sow, la benjamine du groupe, demande que le FOPICA « soutienne beaucoup plus » les jeunes dans leurs projets, s’adressant au ministre de la Culture, Abdoulaye Diop. Qui acquiesce. « Le septième art sénégalais a engrangé ces deux (2) dernières années de nombreuses consécrations jamais égalées dans l’histoire cinématographique sénégalaise voire africaine », exulte ce dernier, soulignant que « la relance et le dynamisme du cinéma sénégalais sont aujourd’hui enclenchées. C’est l’occasion ou jamais de se mobiliser pour reconquérir notre place de leader en Afrique subsaharienne. »

Source Media.sn

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