Mauritanie, un état de grace pour le président Ghazouani
Le principal challenger du président Ghazouani lors des présidentielles de cet été, Mohamed Ould Boubacar voir photo ci dessous) , note des « évolutions positives » observées au cours des cent premiers jours du mandat du nouveau chef d’état.
« Les évolutions positives » sont perceptibles dans plusieurs domaines dont on peut citer, entre autres:
⁃ Les mesures prises par le gouvernement dans le secteur de la santé et, notamment, la campagne entreprise pour lutter contre les faux médicaments.
⁃ La décision salutaire prise par le gouvernement pour permettre aux étudiants de plus de 25 ans de s’inscrire à l’université.
⁃ La déclaration relative à la prise en charge par le Président, sur ses deniers personnels, des frais de voyages effectués à titre privé, contrairement aux pratiques en vigueur par le passé. Cette déclaration est fondamentale en ce qu’elle inaugure une nouvelle conception qui met fin à la gestion patrimonialiste et à la confusion entre intérêts publics et privés.
⁃ Les invitations adressées à l’opposition pour assister au Festival des villes anciennes à Chinguitti qui confirment la politique d’ouverture que le Président avait inauguré en recevant les dirigeants de l’opposition.
⁃ L’ouverture des médias officiels a l’opposition et la prise en compte des préoccupations des citoyens qui marquent une nouvelle orientation dans la politique de communication du gouvernement.
⁃ La libération des détenus de Lexeiba, interpellés à la suite des élections présidentielles en Juin dernier.
⁃ La réhabilitation du citoyen Mohamedou Selahi qui vient de se voir délivrer le passeport de son pays dont il a été privé depuis de longues années.
Tout en nous réjouissant de ce nouveau style de gouvernance, nous appelons à sa consolidation par la mise en œuvre d’une politique énergique et de mesures urgentes en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations durement éprouvées par la flambée des prix, la baisse des salaires, la fiscalité exorbitante, le chômage des jeunes, le délabrement de l’économie et la faillite des entreprises publiques déficientes et surendettées. La lutte contre la gabegie est un processus global dont les éléments sont indissociables. Il ne saurait y avoir un îlot d’intégrité au milieu d’un océan de corruption.
Parmi les mesures attendues viennent, en priorité, l’aide aux populations vulnérables éprouvées par des années de sécheresse, la création d’emplois en faveur des jeunes, la lutte contre l’esclavage et ses séquelles, le renforcement de l’unité nationale.
Dans le domaine de la protection des droits et des libertés, il est urgent de mettre fin au calvaire des citoyens qui ont longtemps souffert de l’injustice et des poursuites à caractère politique tels que MM. Mohamed Ould Bouamatou, Moustapha Limam Chavi, Ahmed Baba Ould Ezizi, Mohamed Ould Debagh, les journalistes Sidi Ali Ould Belamach et Hanevy Ould Dehah, les artistes Awlad Leblad ainsi que toutes les victimes que le pouvoir a illégalement persécutées dont M.Mamouni Ould Moctar, privé de ses droits malgré les décisions judiciaires rendues en sa faveur. La justice est indivisible et tous les citoyens ont droit à la protection de la loi. Nous avons grand espoir que les pouvoirs publics vont poursuivre, avec fermeté et détermination, la politique engagée au cours de ces cent premiers jours et dont les prémices sont porteuses d’espoir.
Les Mauritaniens aspirent aujourd’hui à ce que le gouvernement ouvre un dialogue avec tous les partenaires politiques autour de l’ensemble des questions d’intérêt national. Seul, un dialogue inclusif est à même de renforcer la stabilité et la sécurité du pays et à garantir à tous ses citoyens de participer à la construction de leur avenir commun dans un climat de justice, de liberté et d’équité.
Pour notre part, nous exprimons notre engagement à soutenir énergiquement toute décision du gouvernement allant dans le sens du changement voulu par la majorité des Mauritaniens et notre volonté de lutter fermement contre toute tentative de retour, en arrière, aux années d’autoritarisme, de prévarication et d’injustice.
Nouakchott, le 18 Novembre 2019
la rédaction de mondafrique