MBALLO DIA THIAM : « CE RELÂCHEMENT EST INQUIÉTANT »
Coordinateur de l’Alliance des syndicats autonomes de la Santé (ASAS) / And Guesseum, Mballo Dia Thiam est horripilé par ce qu’il appelle banalisation de la lutte contre la Covid-19. Une situation due, selon lui, au relâchement quasi-total des décideurs, des populations et des techniciens de santé.
« Aujourd’hui, toutes les chapelles politiques sont dans la rue, chacune voulant démontrer ses capacités de mobilisation. On ne parle plus de vaccination et les moyens qui étaient mobilisés naguère au début de la pandémie ne sont plus là. Il y a un relâchement total et on ne peut plus retourner à certaines restrictions. Malheureusement, l’exemple ne vient pas d’en haut et c’est comme si on avait capitulé devant le virus. Et le vaccin qui devait nous aider contre les cas graves est rejeté par la majorité des Sénégalais », déplore-t-il dans les colonnes de L’Obs.
Poursuivant, le syndicaliste invite le personnel de santé non encore vacciné à se faire vacciner afin de convaincre les plus sceptiques. « En notre triple qualité d’acteurs, cibles et de potentiels vecteurs, et qui militons pour un système de santé plus préventif que curatif, nous devons prêcher par l’exemple. Ce relâchement est inquiétant et j’ai l’impression qu’on a capitulé », motive-t-il.
Cheikh Seck, secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDTS) est également inquiet. « Nous louons tous les efforts que le président de la République est en train de faire dans le domaine de la santé. Mais la politique de santé est d’abord préventive. Des moyens ont été mis en place pour prévenir contre la maladie. Des mesures barrières ont été prises mais aujourd’hui, c’est le relâchement et même les autorités ne prennent plus au sérieux la maladie », fustige-t-il.
Ces acteurs tirent la sonnette d’alarme au moment où le risque d’une troisième vague est réel et que malgré cela, les activités politiques s’enchaînent. Malgré une baisse notée dans le bulletin du jour, avec 25 cas répertoriés contre 53 hier et 104 avant-hier, le virus circule toujours avec de nouveaux variants (indien, sud-africain, …) beaucoup plus contagieux.
Depuis le démarrage de la campagne de vaccination en février dernier, 515 334 personnes ont été vaccinées, au Sénégal.