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mémoires pour la nouvelle génération – Sud Quotidien

«Passion de Liberté», c’est le livre de l’historien, le Pr Abdoulaye Bathily, présenté au public lors d’une cérémonie de dédicace samedi dernier, 18 juin 2022. Il y raconte son itinéraire, son parcours, l’histoire politique du Sénégal, entre autres sujets. Selon les orateurs, le livre va apprendre à la nouvelle génération l’histoire de notre pays.

 

C’était à la fois une célébration de l’homme, tant l’originalité a été de rendre des témoignages et des hommages pour saluer un grand homme au parcours exceptionnel. La cérémonie de dédicace de l’ouvrage intitulé «Passion de Liberté», publié chez Présence africaine, du Pr Abdoulaye Bathily qui retrace son itinéraire, son engagement pour l’émancipation du continent africain, son militantisme… l’histoire politique du Sénégal, a rassemblé avant-hier, samedi 18 juin 2022, amis, camarades de parti, journalistes, hommes politiques, enseignants, étudiants.

Historien, universitaire, homme politique, plusieurs fois député et ministre, chef de fil de la Ligue démocratique (LD – anciennement la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail – LD/MPT) pendant 29 ans, Pr Abdoulaye Bathily raconte son itinéraire, de Bakel au Prytanée militaire, en passant par les universités de Dakar et de Birmingham (Royaume-Uni), jusqu’à ses différents engagements. C’est «plus qu’une biographie, le livre d’Abdoulaye Bathily», dit le Pr Mamadou Diouf, modérateur de l’évènement sur la postface.

L’occasion a été pour les différents panélistes de rappeler des souvenirs, des anecdotes et des évènements qui ont fait le caractère de l’auteur et marqué l’histoire politique du pays, mais aussi de parler de l’importance du livre pour la nouvelle génération. «J’estime que ce livre est un hommage au militantisme. Le militantisme commence à être démodé. On dirait que c’est une affaire de naïfs c’est-à-dire croire en quelque chose qui transcende son être, ses intérêts ; ça commence à être démodé dans notre pays. Alors qu’à mon avis, c’est ça qui change le monde. Ablaye est un modèle de militant. C’est l’incarnation du militantisme», a fait savoir le secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), Nicolas Ndiaye qui a croisé le chemin de l’auteur il y a 44 ans.

 

«IL EST VITAL QU’ON REAPPRENNE L’HISTOIRE (…) BEAUCOUP PENSENT QUE LES CHOSES ONT DEMARRE EN 2012»

 

De l’avis de Mamadou Diop Decroix de AJ/Pads, il est important de réapprendre l’histoire. «Je pense qu’il est vital qu’on réapprenne l’histoire, notre histoire, écrite par nous-mêmes, plutôt que notre histoire écrite par d’autres. Je pense que cette question est décisive et si on regarde aujourd’hui ce qui se passe avec la jeunesse, je pense que l’expérience et l’histoire vraie ne leur ont pas été apprises. Beaucoup pensent que les choses ont démarré en 2012. Je pense que les amis qui sont au tour d’Abdoulaye y ont pensé, que ce livre devrait faire l’objet de débats un peu partout avec les jeunes parce que non seulement c’est une œuvre autobiographique, mais aussi c’est un pan important de l’histoire de notre pays. On l’apprend à travers sa présentation. Nous en avons besoin», a-t-il laissé entendre.

Le leader de Bës Du Niakk, Mansour Sy Diamil, embouche la même trompette. «Quand j’entends des gens de Yewwi Askan Wi dire qu’ils ont une opposition que le Sénégal n’a jamais connue, c’est une prétention. Je sais que ce sont les vieux réflexes du militant qui refont surface. Nous avons tous le devoir d’écrire pour transmettre à cette nouvelle génération et l’inviter à plus d’humilité, leur faire savoir que l’ouverture démocratique aujourd’hui, au Sénégal, dont ils bénéficient, a été le fruit de violents combats. Tout cela aujourd’hui, il faut que les jeunes le sachent pour que le pays puisse se développer», a-t-il indiqué.

A quelques semaines des élections législatives, la tension ne cesse de monter sur le terrain politique, au Sénégal. Sur ce, le président d’Africajom Centrer, Alioune Tine, relève qu’on peut tirer des leçons sur la situation actuelle du pays à partir du livre ; «Passion de Liberté» renvoie à ce débat. «La lecture de ce livre nous ramène au débat sur notre situation actuelle et sur les impasses politiques que nous sommes en train de vivre et sur la faiblesse au Sénégal de ce qu’on peut appeler la capacité de rebondir et de tourner la page. C’est de l’addiction au pouvoir qu’on peut l’appeler. Je pense que la question de la limitation des mandats qui est aujourd’hui un sujet qui préoccupe la plupart des organisation de la société civile qui doivent organiser beaucoup de plaidoyers, y compris ici au Sénégal, se pose avec acuité aujourd’hui», a-t-il fait savoir.

Quant à l’historienne Penda Mbow, elle a soutenu qu’Abdoulaye Bathily est un «excellent généalogiste». «Il a retracé l’histoire de sa famille et a replacé cette famille dans la diversité de ses relations et la région du fleuve qui est un creuset d’ethnies, de cultures et de relations. C’est à travers le livre de Abdoulaye que j’ai pu mesurer la proximité entre les différents groupes que sont les Soninkés, les Haal Pulaar», a-t-elle confié. Penda Mbow dira que, dans la première partie du livre, «ce sont les racines de Abdoulaye Bathily, le socle sur lequel il a construit sa trajectoire, sa personnalité. On ne peut pas le comprendre si on ne lit pas cette première partie. C’est sur cette première partie qu’il a exercé sa méthodologie historique à travers la chronologie des faits ponctués d’analyses. Mais aussi c’est à travers cette partie qu’il a pu reconstituer tout son vécu qui le poursuit toujours partout où il est».

Tous les orateurs ont félicité l’auteur pour son engagement et la «qualité» de son livre qui, disent-ils, servira à la nouvelle génération.

M. DJIGO

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