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MORT DE BABACAR GUÈYE : LE PARQUET DE RENNES REQUIERT UN NON LIEU

Le parquet de Rennes a requis samedi un non-lieu en faveur du policier auteur des coups de feu mortels contre Babacar Guèye, tué à Rennes en décembre 2015.

« Le fonctionnaire de police ayant fait usage de son arme a répondu de manière concomitante, nécessaire et proportionnée à l’agression de Babacar Guèye sur sa personne », a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc.

Dans la nuit du 2 au 3 décembre 2015, Babacar Guèye, un Sénégalais sans papiers de 27 ans, était hébergé chez des amis, Gabriel Guèye et son épouse, quand il avait été pris d’une crise de « démence », « se scarifiant les abdominaux avec un couteau et ayant blessé le requérant (Gabriel Guèye, ndlr) avec cette même arme », selon l’appel passé aux secours.

Des policiers de la Brigade anti-criminalité (Bac), arrivés les premiers sur place, avaient tenté de l’immobiliser avec un Taser qui n’aurait pas fonctionné. La scène s’était poursuivie sur le palier puis dans l’escalier, où un membre de la Bac avait tiré à cinq reprises sur Babacar Guèye qui tenait toujours son couteau. Il avait ensuite été menotté au sol avant d’être déclaré mort par le Samu.
Philippe Astruc affirme que le policier « a agi en état de légitime défense et doit dès lors être déclaré irresponsable pénalement du chef de meurtre ».

« L’ensemble des investigations démontre chez Babacar Guèye un comportement menaçant directement l’intégrité physique de Gabriel Guèye », « puis des policiers, et particulièrement du policier tireur », indique le magistrat.
S’il est « établi que cinq projectiles balistiques provenant de l’arme de service du policier tireur ont atteint Babacar Guèye », ces deux séries de tirs « n’ont pas permis de mettre fin à l’action de Babacar Gueye, qui s’est relevé et a repris sa marche menaçante et armée envers le tireur », relève M. Astruc.

Dans ses motivations, le procureur de Rennes souligne « la proportionnalité » de l’action des policiers : « sommations répétées » de lâcher son arme, utilisation par les policiers d’un Taser et de bâtons télescopiques, et « l’usage unique » puis en « ultime nécessité », un « nouvel usage répété de l’arme de service ».

Dans cette affaire, une première enquête ouverte par le parquet avait été classée sans suite en juillet 2016. La famille a ensuite déposé plainte avec constitution de partie civile en janvier 2017. Une nouvelle information judiciaire avait alors été ouverte et le policier auteur du tir mortel placé sous le statut de témoin assisté. « Il appartient désormais au magistrat instructeur (…) de rendre dans les prochaines semaines une ordonnance qui viendra clôturer l’information judiciaire », indique le procureur.

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