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Moussa Taye réclame Justice : «La façon dont notre pays bafoue les règles du droit communautaire devient inquiétante»

Pour Moussa Taye, à défaut de se retrouver dans une seule et unique coalition, l’opposition doit savoir collaborer pour obtenir une majorité parlementaire à l’issue des prochaines élections législatives. Le premier adjoint au maire de Kaolack, et conseiller politique de Khalifa Sall, doute cependant de la bonne foi du régime en place.

Entretien avec « Tribune »

ue pensez- vous des inaugurations du Président Macky Sall à près de 4 mois des élections législatives ?

C’est vrai qu’on assiste depuis quelques temps à des inaugurations en grande pompe. Cela rappelle avec un brin d’ironie l’époque du parti unique et des présidents messies qui, en procédant ainsi, rendaient service à leurs peuples dociles. Même s’il faut reconnaître l’utilité de certaines infrastructures, il faut aussi noter que les coûts sont souvent très onéreux et les montages financiers opaques.

Pour la période choisie, c’est-à-dire la veille des législatives, le président espère tirer quelques gains politiques. Cela est compréhensible pour le chef d’une coalition qui a été malmenée lors des dernières élections locales et qui risque de voir sa majorité s’effriter davantage. Mais, cela n’aura aucun impact, car les Sénégalais sont déterminés à poursuivre les prémices du changement qui se dessine.

Je rappelle que l’inauguration du Ter et de l’hôpital de Touba n’ont pas eu d’effets sur les élections locales à Dakar et à Touba.

Le débat sur le parrainage se pose encore à l’approche des élections législatives. Quelle lecture en faites vous ?

Le parrainage a été imposé par le Président Sall avec ses propres méthodes et moyens d’évaluation. À l’arrivée, on s’est rendu compte qu’il ne s’agissait pas d’un filtre mais d’un bouchon qui asphyxie la démocratie. Le pouvoir avec la complicité du Conseil constitutionnel avait choisi les candidats avant d’en éliminer d’autres par d’autres mécanismes fallacieux.

Pour les élections législatives, même si, a priori, le nombre de parrains demandé ne pose pas problème aux grandes coalitions, on risque de bloquer un bon nombre de citoyens sénégalais qui ont un projet législatif à présenter et qui n’auront peut-être pas les moyens de se faire parrainer.

L’autre risque est que le dispositif de contrôle change. On décriait la gestion du système de contrôle opéré par des juges ; aujourd’hui, on remet tout le dispositif entre les mains de l’administration électorale qui, une fois de plus, est sous le contrôle d’un ministre qui ne nous inspire pas du tout confiance.

Y-a-t-il une possibilité de contraindre le pouvoir à renoncer à ce système ?

Il s’agit simplement de respecter la décision de la Cour de justice de la Cedeao qui a demandé l’abrogation de cette loi. La façon dont notre pays bafoue les règles du droit communautaire devient inquiétante.

Le regroupement de toute l’opposition est-il envisagé ? On a vu que pour les Locales, le Pds et Gueum sa bop ont finalement pris leurs propres chemins ?

Le regroupement de toute l’opposition n’est pas chose aisée. Il y aura toujours des blocages de part et d’autre. Mais, ce qui important, c’est que nous avons deux à trois blocs représentatifs de l’opposition. C’est déjà encourageant. Il urge à présent d’établir des passerelles de discussion pour ratisser large et voir, à défaut de se retrouver dans une seule et unique coalition, comment établir une collaboration avant et après les élections d’autant plus que l’objectif visé est d’obtenir une majorité parlementaire. La coalition Yewwi Askan Wi pour sa part reste ouverte à tout parti ou mouvement de l’opposition qui accepte de se soumettre à la charte.

Quelle est la meilleure formule, selon vous, pour venir à bout du pouvoir lors des législatives ?

Il n’y a pas de formule magique. Il faut resserrer les rangs, s’ouvrir à d’autres forces apolitiques7, présenter un bon programme alternatif. J’invite donc tous les leaders de Yewwi Askan Wi à entamer une tournée à l’intérieur du pays pour, d’une part, remobiliser les troupes, et d’autre part, partager le projet Yewwi avec nos compatriotes des zones rurales et des zones les plus reculées

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