AFRIQUEINTERNATIONAL

Mozambique: Total suspend son projet gazier en raison d’une situation de «force majeure»

Le groupe français Total a confirmé ce lundi la suspension de son gigantesque projet gazier dans le nord-est du Mozambique. Cette interruption intervient à la suite d’une attaque jihadiste début avril. Le géant des hydrocarbures indique dans un communiqué avoir déclaré une situation de « force majeure ».


C’est une façon de se protéger contre d’éventuelles poursuites judiciaires. Total recourt ainsi à la notion juridique de « force majeure » à cause des conditions exceptionnelles créées par la dernière attaque jihadiste, fin mars 2020, contre la ville de Palma dans la province du Cabo Delgado, à une dizaine de kilomètres des installations du groupe français.

L’insécurité qui règne dans la région – l’armée mozambicaine essayant de mettre fin aux activités terroristes – empêche Total de poursuivre son chantier et d’exécuter les contrats liés à ce grand projet gazier.

L’ensemble du personnel vient donc d’être retiré du site d’Afungi. Un retrait qui affecte aussi les sociétés locales et étrangères partenaires de Total sur le projet. La Confédération des associations économiques du Mozambique évalue actuellement les contrats suspendus par les compagnies étrangères et a demandé notamment au groupe Total de payer les factures.

Pas de calendrier évoqué
Pour l’instant, il n’y a aucune indication sur la durée de suspension du chantier. Mais si elle se prolonge, cela entraînera un retard de livraison de la production de gaz naturel liquéfié, initialement prévue en 2024. Le coût total du grand projet gazier est de 60 milliards de dollars, dont 20 milliards de dollars pour la partie pilotée par Total.

« Total n’a pas abandonné » le projet
« Total n’a pas abandonné le projet, il l’a seulement suspendu », a indiqué lors d’une conférence de presse lundi à Maputo Carlos Zacarias, président de l’Institut national du pétrole (INP), l’organisme qui régit le développement énergétique du Mozambique. M. Zacarias a précisé que les contrats « de perforation » n’étaient pas suspendus, dans la mesure où « ces activités se déroulent en mer, offshore ».

« Total ne peut pas remplir ses obligations contractuelles et pourrait suspendre et résilier d’autres contrats en fonction de la durée de la suspension », a déclaré Carlos Zacarias.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page