NAUFRAGE DU M/V JOOLA : 20 ANS DEJA. NEGLIGENCE ET CORRUPTION AU CŒUR DU DRAME… MACKY SALL ET SONKO FACE AU RENOUVEAU DE LA REGION SUD… LA CASAMANCE ENTRE ACCORD DE PAIX (MFDC), POTENTIELS ECONOMIQUES ET TIRAILLEMENTS POLITIQUES. Par Amadou Sy DIOP, Cincinnati,

Babacar Diop septembre 26, 2022

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NAUFRAGE DU M/V JOOLA : 20 ANS DEJA.

NEGLIGENCE ET CORRUPTION AU CŒUR DU DRAME…

MACKY SALL ET SONKO FACE AU RENOUVEAU DE LA REGION SUD…

LA CASAMANCE ENTRE ACCORD DE PAIX (MFDC), POTENTIELS ECONOMIQUES ET
TIRAILLEMENTS POLITIQUES. Par Amadou Sy DIOP, Cincinnati,OHIO, USA.

26 Septembre 2002-26 Septembre 2022, il y a 20 ans le « Joola » faisait naufrage au large
des côtes gambiennes avec à son bord plus de 2000 passagers. En réalité personne ne
saura le nombre exact de passagers au moment du naufrage. Seuls quelques 1034
personnes avaient leurs billets. Je ne vais pas revenir ici ni sur les circonstances du
naufrage.ni sur les responsabilités des uns et des autres…La commission d’enquête
technique mise en place par le Président Abdoulaye Wade avait fait un excellent travail.
Les causes du naufrage du « Joola » sont connues de tous..La surcharge a été la cause
principale de ce drame…Le président Wade avait été courageux en reconnaissant de suite la
responsabilité de l’Etat du Sénégal face à ce drame.

Ce dont je suis certain, c’est que feu le commandant Issa Diarra (Que Dieu l’accueille, lui et
tous les naufragés, dans son paradis) ayant su au départ de Ziguinchor ( vers 13h 30 mn)
que le navire présentait une gîte en sus d’une surcharge en nombre de passagers et au
niveau du frêt, devait prendre les dispositions qui s’imposaient à lui en tant que
Commandant, (respect du nombre autorisé de passagers (550), arrimage des bagages dans
les soutes , gestion des carènes liquides ( ballastage) pour résorber l’inclinaison
transversale…) Le Joola qui naviguait en position d’équilibre instable n’avait pas pu résister
à cette tempête. La Négligence et la Corruption nous ont conduit à la plus grande
catastrophe maritime de tous les temps. Avant la mise en service du bateau, la liaison
maritime Dakar-Ziguinchor était assurée par Le « Casamance Express ». Avec des charges
d’exploitation trop élevées dues aux frais de maintenance, l’Etat sénégalais sous la
présidence de Mr Abdou Diouf, décida de faire construire un navire moderne pour enfin
désenclaver définitivement la région de Casamance. L’exploitation démarra avec
d’importantes erreurs techniques :

-1) Sur la coque du navire (mode de construction mixte)

—2) le coefficient de fardage et le manque de système d’arrimage des bagages.

-3) Légèreté sur les dispositions des aménagements intérieurs

-4) le choix des moteurs, auxiliaires et leurs systèmes de réfrigération

-5) système de giration peu efficient.

Renflouement du navire le Joola ? Est-ce que cette opération est encore possible
aujourd’hui, 20 ans après ? Je pense que Non. Très délicate elle était faisable dès les
premières années qui ont suivi le naufrage. Le Joola a échoué dans une zone parmi les plus
corrosives du monde. En effet Le taux de salinité de La mer à cet endroit est très élevé (60
km des côtes Gambiennes, à 20 mètres de profondeur) d’où une vitesse de dépréciation des
épaisseurs des tôles trop importante. (!!!). L’Etat du Sénégal doit expliquer de façon claire
aux familles des victimes que le lieu du naufrage doit être considérer comme un cimetière
et que le renflouement demeure aujourd’hui impossible.

-1) La récupération partielle de quelques éléments encore résistants de la coque et de ses
appendices… (mât, gouvernail, barre, hublots par exemple) est essentielle pour l’exposition
et la localisation du site.

-2) Faire une sépulture (plateforme) flottante portant les noms de tous les disparus connus
dont les corps n’ont pas été retrouvés ou identifiés à Thiaroye…

La politique, dans le contexte actuel, est l’ennemi numéro un de la Casamance et de son
développement. Pourquoi ? Le président Macky Sall et ses allies (Benno Bokk Yakar) d’un
côté, le Maire de Ziguinchor Oumane Sonko et ses partisans du Pastel de l’autre, sont
presque comme en situation de guerre avec en ligne de mire les présidentielles de 2024.
Cette situation politique risque d’être un frein aux différents projets de développent de
notre chère Casamance. Depuis 2012, il faut reconnaitre que le Président Macky Sall a fait
beaucoup de réalisations au Sud du pays. On peut citer sans « parparlo » aucun : le
désenclavement de la Casamance avec la mise en service du pont de la Sénégambie
inauguré le 21 Janvier 2019, la liaison maritime Dakar/Ziguinchor assurée dans des
conditions de sécurité optimale par le ferry Aline Sitoe Diatta, le démarrage de la phase 2
du PUDC a Bignona capitale du Fogni avec 300 milliards de francs Cfa pour la période 2019-
2022 … Si la coalition du Président Macky Sall a perdu les différentes élections municipales
et législatives au profit de son « ennemi » politique Ousmane Sonko, la raison est à
chercher ailleurs que dans des réalisations d’infrastructures. À Ziguinchor, Dakar et comme
à Touba (pour ne citer que ces villes), la débâcle de Benno Bokk Yakar se trouve dans les
méandres problématiques de la « bonne gouvernance ». Freiner les projets de
développement en Casamance pour sanctionner Ousmane Sonko serait l’erreur à ne pas
commettre par le pouvoir. Le blocage des chantiers de Thiès par le Président Wade avait
beaucoup plus profité à Idrissa Seck. L’injustice politique a toujours renforcé la position
l’opposition. Apres les accords de paix historiques signés avec le Mfde, le président Macky
Sall doit instruire le premier ministre Amadou BA et son gouvernement de regarder vers le
Sud. Le meilleur moyen d’assoir une paix définitive, durable et de poser les jalons du
renouveau de la Casamance passera par l’exploitation des potentialités économiques de la
région. Les tiraillements et batailles politiques ne doivent pas se faire au détriment des
populations.