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OUSMANE BARRO DIONE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU THÉÂTRE NATIONAL DANIEL SORANO : Il faut reconnaître que la culture au Sénégal a connu des pas de géant avec Macky Sall
Ousmane Barro Dione fils de Fatick, ancien secrétaire général et actuel directeur général du théâtre national Daniel Sorano a accordé un entretien à votre journal. À la tête de cette antre chargé de la promotion et de la diversité culturelle, le jeune directeur général affirme imprimé une nouvelle marque qui selon lui est le soubassement de sa vision de sa politique culturelle de façon générale au Sénégal . Entretien
Sunuker.net : Depuis votre nomination comme directeur général en octobre dernier, une nouvelle motivation règne à Sorano. Qu’est ce qui explique cette nouvelle inspiration ?
Ousmane Barro Dione : Depuis mon arrivée à la direction générale du théâtre national Daniel Sorano, nous avons imprimé une nouvelle marque qui est le soubassement de la vision que nous avons toujours eu de la politique culturelle dans le pays mais en particulier de cette structure chargée de la promotion et de la diversité culturelle. Nous avons considéré qu’il fallait rapidement remettre les fondamentaux dont le premier volet est la production artistique. Après le diagnostic que nous avons fait ,nous avons constaté qu’il n’y avait plus assez de production pour le propre de Sorano. Nous avons trois entités à savoir l’ensemble lyrique traditionnel pour la musique, le ballet national de la linguère pour la danse et la troupe nationale dramatique. Il était question de relancer la production au niveau de ses trois entités. Aujourd’hui nous disposons de cinq production théâtrales en cinq mois. Ce qui n’était pas évident car en 2021, Daniel Sorano n’avait produit que deux pièces en douze mois. Ceci justifie naturellement cette dynamique de relance que la direction générale imprime. Le second volet, ce sont les tournées nationales de décentralisation qui étaient complètement abandonnées depuis un certain moment. Nous les avons repris car nous savons qu’il faut reconnecter le théâtre avec l’intérieur du pays . De ce fait, nous avons lancé un nouveau concept intitulé « Sorano chez vous » qui consiste à faire le tour du pays et organiser des spectacles son et lumière dans toutes les communes pour faire revivre aux populations ce qu’elles connaissent de Sorano. Depuis nous avons visité six régions et les gens aiment et le manifestent. L’autre volet aussi très important c’est l’infrastructure en tant que telle. Nous avons redonné un nouveau goût à Sorano à travers la rénovation, le concept « Sorano vert » avec les espaces vertes et le renforcement du matériel son et lumière de la grande salle qui abrite en dehors des programmes de Sorano d’autres activités. À côté de cela il y’a également le programme « Sorano et sa diaspora » à travers des tournées internationales dont à Abidjan au festival d’Agboville avec le ballet national de la linguere et à Brazzaville avec la troupe nationale dramatique qui a joué le zoulou de Tchikaya Outamsi. Voilà un ensemble de projet que nous avons lancé depuis notre arrivée afin de repositionner le théâtre au niveau national et international.
Sunuker.net : Qu’est qui a motivé les cinq productions en cinq mois alors que le talent et les moyens étaient toujours là ? Pourquoi selon vous les productions se faisaient rare ?
Ousmane Barro Dione : Vous savez que le management c’est de la vision et le propre de Sorano reste la production artistique . Nous avons des comédiens fonctionnaires et qui sont payés par l’État du Sénégal et dont leur mission est de produire . Nous avons relancé ce qu’est le métier du théâtre en mobilisant les efforts. Nous avons le talent, les ressources humaines et les moyens qu’il nous faut pour le faire. Rien ne pouvais justifier que l’on puisse à Sorano depuis tout ce temps là sans pour autant intensifier la production artistique.
Sunuker.net : Autre innovation pourrait ton dire c’est le concept Sorano vert. C’est assez original non ?
Ousmane Barro Dione : L’environnement de travail me semble extrêmement important pour la performance des agents. Si vous évoluez dans un cadre pas du tout attrayant et accueillant et qui n’est pas bon à vivre , cela pourrait impacter sur le travail. Partout dans le monde dans les entreprises vous avez l’impression que vous êtes chez vous. Vous savez tout ce qu’il vous faut pour pouvoir travailler dans la quiétude et à tendance à produire plus. Nous avons fait des fresques afin de rendre hommage aux anciens du théâtre , nous avons embelli les couloirs afin de rendre plus agréable le cadre de vie. L’autre élément c’est la façade du bâtiment qui était terne sans animation et sans visibilité d’attraction. Aujourd’hui toutes les personnes qui passent devant le théâtre constatent que un véritable changement. Je vous annonce également d’autres grands projets sont en cours et seront bientôt visibles.
Sunuker.net : Vous voulez reconnecté l’intérieur du pays avec le théâtre avec les tournées nationales. Cela est il en bonne voie ?
Ousmane Barro Dione : Nous avons beaucoup de satisfaction depuis le démarrage du concept Sorano chez vous. J’ai vécu toutes les expériences car je me déplace pour voir ce que l’on propose et la réaction des populations. Pour la première fois dans le Fouta à Doungalao, les populations sont restées avec nous jusqu’à trois heures du matin. C’était énorme et les spectateurs ont même interagit avec les artistes. Ce sont des moments où nous présentons à la nouvelle génération ce que nous avons ensemble et qui nous est très à savoir notre culture dans toute sa diversité. C’est une grande satisfaction et nous avons encore beaucoup de sollicitations à travers le pays.
Sunuker.net : Au Sénégal nous voyons souvent d’anciens artistes dans des conditions de vie difficile et qui demandent assistance à travers les réseaux sociaux. Au vu de ce spectacle peu reluisant, la culture nourrit elle au Sénégal ?
Ousmane Barro Dione : Oui ça c’est un problème et l’état du Sénégal a déjà pris les initiatives afin d’accompagner les artistes. D’abord nous avons la mutuelle nationale des acteurs culturels que l’État avait initié à travers le ministre de la culture et du patrimoine historique classé. Le professeur Aliou Sow est entrain de redynamiser cette initiative parce qu’il nous faut des solutions structurelles à ses problèmes. Nous avons le fond des cultures urbaines doté d’un milliard par le président de la république Macky Sall pour prendre en charge la question des industries culturelles et créatives . Parmi les instruments du ministère de la culture nous avons également le Fopica qui a permis de repositionner le cinéma sénégalais sur le plan africain. Le fond d’aide à l’édition pour ce qui est du livre et de la lecture à travers les Clac installés dans beaucoup de villes du pays. Le fond d’aide aux artistes constituent un outil très puissant d’accompagnement aux acteurs culturels. L’état est entrain de mettre des mécanismes afin d’accompagner davantage nos artistes une fois à la retraite, en cas de maladie avec la couverture maladie universelle, dans le logement à travers les coopératives d’habitat. Sous l’ère Macky Sall beaucoup d’initiatives sont mis en place et sont entrain d’être intensifiées ,développées et renforcées par le nouveau ministre de la culture le professeur Aliou Sow très proche des acteurs culturels.
Sunuker.net : Vous êtes fils du sine. Nous avons constaté une baisse de régime voir disparition de la culture Serere. Que comptez vous faire pour relancer cette richesse culturelle même si vous êtes un directeur général national ?
Ousmane Barro Dione : Évidemment ça ce sont des situations qu’il faudrait abordée de façon globale . Contrairement à ce qui se dit la culture Serere fait son bonhomme de chemin et occupe toujours une bonne place au niveau national et régional. Nous avons plusieurs artistes Serere très talentueux comme Simon sene, Oussou Ndiol, Yande Gning, Bara Diouf et tant d’autres qui sont entrain de faire un parcours intéressant. Peut être le problème se situe au niveau de la production, de la promotion et de leur positionnement au niveau national. Ce sont des questions propres aux artistes avec des managers qui peuvent propulser leur talent. Globalement nous avons de grandes satisfactions et la relève est maintenant assurée par les jeunes artistes Serere qui performent très bien. je pense que nous devons multiplier les rencontres culturelles Serere dans nos zones avec beaucoup de festivals.Le prochain FESNAC prévu chez nous a Fatick serait l’occasion pour mobiliser tous les artistes d’ici et d’ailleurs pour monter la richesse culturelle dont nous disposons en milieu Serere. Je suis convaincu que la culture a connu des pas de géants au Sénégal en terme de production, de moyens, d’infrastructures et d’initiatives.