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OUSMANE SONKO : UN PIED AU PALAIS

astef a six piges. Dans quatre ans, il peut ouvrir les portes du palais présidentiel à Ousmane Sonko si le Conseil constitutionnel valide sa candidature à la présidentielle de 2024. Je n’ai évidemment pas le don de la célèbre voyante Selbé Ndom mais certains indicateurs autorisent à penser que le leader de Pastef à de réelles chances de succéder au président Macky Sall à la tête du Sénégal.
Le premier indicateur est la forte mobilisation qui accompagne chacune de ses apparitions. Il bat des records d’audience à la télé ou s’il poste une vidéo sur les réseaux sociaux. Ses meetings sont toujours noirs de monde. Celui du 4 janvier dernier, tenu dans le cadre des manifestations du sixième anniversaire de Pastef en est une parfaite illustration. Bref, partout où il passe, Ousmane Sonko mobilise, très fortement devrais-je ajouter. Mais l’enseignement principal qu’il convient de tirer de la popularité grandissante de Sonko est que la défaite à la présidentielle n’a pas émoussé l’engagement de ses militants. Au contraire, elle semble les avoir dopés, cela en dépit de la campagne de diabolisation dont est victime leur leader. Cette forte popularité s’explique, entre autres, par la qualité de son discours, son engagement aux côtés des organisations de la société civile, mais aussi et surtout par son leadership.
Si dans l’avenir il ne commet pas une erreur monumentale dans sa marche vers le palais, Ousmane Sonko devrait succéder à Macky Sall.
Le second indicateur a trait à la confiance affichée par l’ancien inspecteur des Impôts et Domaines. « La victoire est proche, la victoire est imminente », avait-il proclamé lors du meeting du samedi 4 janvier. Cette confiance en ses capacités de réaliser son rêve présidentiel, voire la certitude qu’il est en mesure de succéder au président Sall, est fondamentale dans le combat qu’il mène pour être le cinquième président du Sénégal. Ceux qui s’intéressent aux approches sociocognitives de la motivation, notamment la théorie « expectation-valeur » ne diront certainement pas le contraire. Si Ousmane Sonko réussit à transmettre cette confiance à ses militants et sympathisants, il pourrait créer les conditions d’une nouvelle alternance au sommet de l’Etat.
Troisième indicateur mais pas le moindre : le contexte politique est favorable au leader de Pastef. Certes, la présidentielle est prévue dans quatre années et que des situations favorables comme défavorables à Sonko peuvent se produire. Qu’à cela ne tienne, il semble avoir pris de l’avance sur les autres ténors de l’opposition. Idrissa Seck n’est visiblement pas encore remis de sa défaite à l’élection présidentielle, Karim Wade, lui, semble avoir choisi le combat par procuration. Quant à Khalifa Sall, il n’a visiblement pas encore trouvé sa voie. Il faut aussi ajouter que Sonko pourrait grandement tirer profit de la guerre nucléaire qui se profile entre les dauphins si Macky Sall venait à résister à la tentation du troisième mandat.
Cela dit, en politique, une élection n’est jamais gagnée d’avance surtout par un candidat de l’opposition. Ousmane Sonko en est certainement conscient.
Cheikh Sidou SYLLA

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