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“Paix et sécurité effectives dans les Universités sénégalaises : Le rôle des acteurs”

L’histoire enseigne aux hommes la difficulté des grandes tâches et la lenteur des accomplissements, mais elle justifie l’invincible espoir. Dans notre Sénégal moderne, quelle approche pour une paix et une sécurité pérenne dans nos universités ? C’est un grand acte de confiance.

Instituer cette paix et cette sécurité, c’est proclamer que des milliers d’étudiants et étudiantes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leurs actions ; qu’ils sauront concilier la liberté et la loi, le mouvement et l’ordre ; qu’ils sauront combattre sans se déchirer ; que leurs divisions n’iront pas jusqu’à une fureur chronique de guerre inter-étudiants.

Instituer la paix et la sécurité, c’est proclamer que les étudiants des grandes Nations modernes, obligés de se suffire par un travail constant aux nécessités de leurs obligations universitaires, auront cependant assez de temps et de liberté d’esprit pour s’occuper de cette chose commune. Et si ce besoin surgit encore, c’est assurément que cette exigence s’imposera un jour à l’interpellation historique dont les étudiants feront face.

L’époque où les universités étaient des arènes de gladiateurs est révolue. Entreprendre un tel idéal sans rien abandonner de notre fierté individuelle et partisane est un grand acte de confiance et un grand acte d’audace. L’invention en était si audacieuse, si paradoxale, que même nos ainés les plus hardis qui ont nationalisé l’université, il y a bientôt 70 ans, en écartèrent d’abord l’idée.

Les constituants, les législateurs comme nos anciens croyaient que l’instauration d’une université sénégalaise adossée suffisait pour être une enveloppe nécessaire a la mise en place d’une nouvelle société universitaire qui fait sienne les valeurs de paix et de sécurité durable et éternelle.

Ils ne renoncèrent à cet abri que sous les coups répétés de grève, qui ont souvent étaient teintées de mort d’hommes. Et quand enfin ils eurent compris que le livré de l’étudiant ou est mentionné le code de conduite à tenir dans l’espace universitaire ne suffit plus comme le seul moyen de combler le vide laissé par le législateur, une franchise entre partis prenantes est signée pour que cet idéal puisse voir définitivement le jour dans ce temple du savoir.

Autrement dit, à un système qui divise et qui opprime, substituer une vaste coopération sociale où tous les étudiants de tous ordres, la main dans la main, sous la direction du RECTORAT et du COUD, administrent le climat de l’espace du campus social. Messieurs, je n’oublie pas que j’ai seul la parole et que ce privilège m’impose beaucoup de réserve. Je n’en abuserai point pour dresser dans cette fête une idée autour de laquelle se livrent et se livreront encore d’âpres combats. Mais comment m’est-il possible de parler devant vous qui est l’avenir, sans laisser échapper ma pensée d’avenir. Je vous aurais offensés par trop de prudence ; car quel que soit votre sentiment sur le fond des choses, vous êtes tous des esprits libres et républicains pour me faire grief d’avoir affirmé ici cette haute espérance, qui doit être désormais la lumière de notre vie estudiantine.

Je veux seulement dire deux choses, parce qu’elles touchent non au fond du problème, mais à la méthode de l’esprit et à la conduite de la pensée. D’abord, envers une idée audacieuse qui doit ébranler tant d’intérêts et tant d’habitudes et qui prétend renouveler le fond même de la vie dans le campus sociale, vous avez le droit d’être exigeants. Vous avez le droit de lui demander de faire ses preuves, c’est-à-dire d’établir avec précision comment elle doit se rattache à toute l’évolution politique et sociale, et comment elle peut s’y insérer.

Vous avez le droit de lui demander par quelle série de formes juridiques et économiques elle assurera le passage de l’ordre existant à l’ordre nouveau. Vous avez le droit d’exiger d’elle que les premières applications qui en peuvent être faites ajoutent à la vitalité pédagogique et sociale de l’université sénégalaise. Et il faut qu’elle prouve, en se montrant capable de défendre ce qu’il y a déjà de noble et de bon dans le patrimoine universitaire, qu’elle ne vient pas le gaspiller, mais l’agrandir. Elle aurait bien peu de foi en elle-même si elle n’acceptait pas ces conditions.

En revanche, vous, vous lui devez de l’étudier d’un esprit libre et responsable, qui ne se laisse troubler par aucun intérêt particulier. Vous lui devez de ne pas lui opposer ces railleries frivoles, ces affolements aveugles ou prémédités et ce parti pris de négation ironique ou brutale que si souvent, depuis, un demi-siècle même, les sages opposèrent à la République, maintenant acceptée de tous, au moins en sa forme. Et si vous êtes tentés de dire encore qu’il ne faut pas s’attarder à examiner ou à discuter des songes, regardez-en vos alentours. Que de railleries, que de prophéties sinistres nous avons vécu ! Que de fatals pronostics opposés aux amicales et aux étudiants qui prétendaient se diriger eux-mêmes.

Rien n’est plus mensonger que le vieil adage pessimiste et réactionnaire de l’époque : “II n’y a rien de nouveau sous le soleil”. Le soleil lui, même a été jadis une nouveauté, et la terre fut une nouveauté, et l’homme fut une nouveauté. L’histoire humaine n’est qu’un effort incessant d’invention, et la perpétuelle évolution est une perpétuelle création. C’est donc d’un esprit libre aussi, que vous accueillerez cette autre grande nouveauté qui s’annonce par des symptômes multipliés : la paix durable entre les étudiants, la paix définitive. Il ne s’agit point de déshonorer nos grèves dans le passé. Elles ont été une partie des grandes actions de l’université sénégalaise, et nous l’avons ennoblie par la pensée et le courage, par l’héroïsme exalté, par le magnanime mépris de la mort. Elle a été sans doute et longtemps, dans le chaos de l’histoire universitaire désordonnée et saturée d’instincts brutaux.

Ces luttes et ses revendications ont rencontré l’attention et l’écoute d’un homme, d’un leadeur, d’un parent d’élèves et d’étudiants, d’un PUR produit de ce même système, Son Excellence le président Macky Sall qui a permis de sortir des entrailles de la terre de cette université et des autres, toutes ces belles bâtis qui nous entourent, tout ce beau décor qui nous offre ce beau cadre de vie. Nous ne pouvons omettre l’amélioration des conditions sociales, en terme de bourses, en terme de baisse des prix des tickets de restauration, tout cela contribuant à offrir aux étudiants le minimum requis pour un séjour pédagogique digne, humain et surmontable dans ce temple du savoir même on s’attend au plus. En quelques années, le Président Macky Sall, par son génie, a radicalement changé le visage des universités sénégalaises. Vous le conviendrez avec moi ! Il est donc important de rappeler que l’université c’est aussi un cadre de formation. On y apprend à vivre, à faire et à être. On s’y forme.

Mais un jour vient, et tout nous signifie qu’il est proche, où l’humanité est assez organisée, assez maîtres se d’elle-même pour pouvoir résoudre par la raison, la négociation et le droit les conflits au sein du campus universitaire. Et la grève, détestable et grande tant qu’elle était nécessaire, est atroce et scélérate quand elle commence à paraître inutile.

Je ne vous propose pas un rêve idyllique et vain. Trop longtemps les idées de paix et d’unité dans l’espace universitaire n’ont été qu’une haute clarté illusoire qui éclairait ironiquement les tueries continuées.

Vous souvenez-vous de l’admirable tableau que nous a laissé Virgile de la chute de Troie ? C’est la nuit : la cité surprise est envahie par le fer et le feu, par le meurtre, l’incendie et le désespoir. Le palais de Priam est forcé et les portes abattues laissent apparaître la longue suite des appartements et des galeries. De chambre en chambre, les torches et les glaives poursuivent les vaincus ; enfants, femmes, vieillards se réfugient en vain auprès de l’autel domestique que le laurier sacré ne protège plus contre la mort et contre 1’outrage, le sang coule à flots, et toutes les bouches crient de terreur, de douleur, d’insulte et de haine.

Mais par-dessus la demeure bouleversée et hurlante, les cours intérieures, les toits effondrés laissent apercevoir le grand ciel serein et paisible, et toute la clameur de violence et d’agonie monte vers les étoiles d’or : Ferit aurea sidera clamor. Sur ces mots je vous invite a porté la nouvelle toge ou tout étudiant à quelques niveaux ou il se trouve puisse être un ambassadeur de la paix.

(Par Ablaye Diagne, Meer)

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