JUSTICE - TRIBUNAUX - POLICE

PARIS : FAUX, LAMINE DIACK N’A PAS QUALIFIE SON FILS DE « VOYOU »

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Après avoir fini d’interroger Lamine Diack, jeudi 11 juin devant la 32 chambre correctionnelle du tribunal de Paris, l’un des avocats de l’IAAF lui dit : vous avez été sincère dans vos explications, le problème, c’est quand vous parlez de votre fils, Papa Massata Diack. L’avocat, qui n’a pas réussi à pousser Lamine Diack à enfoncer l’ancien consultant en marketing de l’IAAF, lui pose cette question : « Est-ce que vous aimez votre fils ? » « Oui, j’aime mon fils », répond l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme, visiblement étonné par le sens de cette question. Dès lors, on peut se demander comment un papa si attachant peut-il envoyer son fils à « l’abattoir » en le qualifiant de « voyou » comme l’ont rapporté certains journaux français, repris machinalement par des médias sénégalais ? En réalité, le propos de Lamine Diack a été travesti simplement pour ternir son image, mais surtout pour pulvériser l’ancien « club Sénégal » de l’IAAF composé de Lamine Diack, Papa Massata et Habib Cissé.
Il faut le dire, le lynchage médiatique de ces Sénégalais n’a pas commencé maintenant. Il est devenu la règle dans certains journaux français depuis l’éclatement de cette affaire de corruption. L’Equipe et Le Monde notamment.
Tout commence le matin, le principal prévenu est à la barre. Malgré son âge avancé, il réussit, depuis le début du procès, à trouver l’énergie nécessaire pour répondre aux questions. Malgré sa bonne volonté, l’assistance, comme d’habitude, doit écouter attentivement, avec concentration, pour comprendre son message car son propos est parfois inintelligible; il lui arrive aussi de s’écarter du sujet ou d’avoir des trous de mémoire. Plusieurs fois d’ailleurs, la présidente, Rose-Marie Hunault, lui demande de répéter son propos, plusieurs fois, elle le reformule pour permettre à la greffière de faire un compte rendu fidèle. Dans ce contexte, c’est peu dire que les journalistes, dont la mission est d’informer juste et vrai, doivent prendre toutes les précautions pour ne pas intégrer le club des diffuseurs de Fake news.
Alors que les échanges tournaient autour d’un mail indiquant que Massata Diack aurait remis de l’argent à certains membres de l’IAAF pour les corrompre, Lamine Diack a dit que si son fils était réellement l’auteur de ce courrier électronique, alors il aurait eu « un comportement de voyou ». Comme une traînée de poudre, la fausse information s’est répandue sur la Toile : Lamine Diack traite son fils de « voyou ».
A la reprise de la séance, Me Simon Ndiaye, ayant certainement pris conscience des dégâts que pourrait causer cette information tronquée, a posé cette question à son client : « Est-ce que pour vous, Papa Massata Diack est un voyou ? » Lamine Diack répond par la négative avant de préciser sa pensée. Ni les juges, ni le Parquet et les parties civiles n’ont contesté son propos.
Cheikh Sidou SYLLA

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