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Pour le respect des accords par les autorités : Les étudiants de l’Ugb en grève de la faim

Après plusieurs mois de lutte ponctués par des violences, les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis ont décidé de passer à une autre forme de lutte. La Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a décidé de suspendre le mot d’ordre d‘arrêt des activités pédagogiques et de Journées sans ticket (Jst) illimitées qu’elle avait décrété pour entamer une grève de la faim au niveau du Rectorat. Une nouvelle forme de lutte imaginée par les étudiants pour amener les autorités à respecter le protocole d’accord qu’elles avaient signé avec eux.

Observer la diète à la place des journées sans ticket. C’est l’option prise par les étudiants de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb) afin de contraindre les autorités à respecter les engagements pris devant eux. C’est au cours d’une conférence de presse, tenue dans le campus universitaire, que les responsables de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) ont annoncé cette décision, pour le moins inattendue. Selon les explications de Djiby Dème, président de séance de ladite coordination, la décision d’observer une grève de la faim a été prise surtout pour protéger les étudiants, après plusieurs sorties pour barrer la Route nationale, afin d’amener les autorités universitaires à satisfaire leur plateforme revendicative qui s’est, par la force des choses, résumée en un seul point, à savoir le respect du protocole d’accord signé il y a quelques semaines entre les étudiants et les autorités universitaires sous la supervision du Gouverneur de la région de Saint-Louis.

Les autorités semblent jusqu’ici traîner dans la résolution de leurs problèmes. Pour le porte-parole des étudiants, qui a ajouté que cette nouvelle forme de faire du syndicaliste est aussi une réponse à ceux qui accusent les étudiants d’être manipulés par des hommes politiques, la grève de la faim est une autre forme de lutte décidée par les étudiants pour contraindre le Centre des œuvres universitaires (Crous) et le Rectorat à démarrer les travaux prévus dans le campus et dont la réalisation constituait des points d’accord. Il s’agit de l’assainissement du campus social, de l’extension du réseau Wifi au campus social, de l’amélioration de la fourniture en eau des résidences des étudiants et de la réhabilitation de la voirie interne.

Les responsables de la Cesl, qui disent avoir au préalable rencontré le Recteur avec qui ils ont longuement échangé avant de mettre en application leur décision, ont fait savoir que plusieurs médiations ont été menées récemment, respectivement par le mouvement «Ugb debout» et l’Agence de la Case des tout-petits, mais n’ont pas abouti au résultat escompté, tout comme une tentative d’ouverture de discussion ini­tiée par le directeur du Crous qui leur a envoyé une délégation qu’ils n’ont pas reçue pour avoir signifié à ses membres leur volonté de rencontrer le directeur du Crous lui-même.

Les étudiants, qui ont fait part de leur décision de ne suspendre leur grève de la faim que si les travaux auront démarré, ont dénoncé l’attitude des autorités universitaires qui, à leur avis, n’ont pas levé le plus petit doigt pour apporter des solutions à leurs revendications.

Eléments de clarification du Rectorat

Quelques heures après la sortie des étudiants, le Rectorat de l’université Gaston Berger de Saint-Louis a apporté, par le biais d’un communiqué de presse, des éléments dits de clarification aux points de revendication qui sous-tendent le mouvement de grève des étudiants.

A ce sujet, les autorités du Rectorat ont rappelé que ces points font l’objet d’un protocole d’accord signé entre l’Ugb (Rectorat et Crous) et la Cesl au mois de novembre 2021, sous l’autorité du Gouverneur de la région de Saint-Louis.

Sur la question de l’assainissement, elles précisent que le marché est attribué et que les travaux ont été lancés et le chronogramme, clair et précis, qui a été établi, est jusque-là respecté. En attendant, les difficultés remontées seront réglées par l’Onas.

Pour régler définitivement ce problème, des travaux de construction d’une nouvelle station et de renouvellement de con­duite de refoulement débutent à la fin du mois de janvier 2022, précise le communiqué.

Par ailleurs, sur la question de la distribution en eau potable, les autorités universitaires soulignent que c’est un problème d’ordre structurel qui concerne tout le département de Saint-Louis et qui fait que dès que le château d’eau de Ngalèlle tombe en panne, cela se répercute sur le château d’eau de l’Ugb.

En attendant que le problème soit réglé, l’Etat a mis à la disposition du Crous, sept (7) réservoirs de 10 m3 chacun dont l’installation au campus social va résorber le déficit en eau potable, en attendant la fin des travaux en cours pour régler définitivement les problèmes en eau du département de Saint-Louis.

Concernant la question du Wifi, le communiqué a indiqué que le coût des travaux d’extension est évalué à 170 millions de francs Cfa et qu’il avait été dit sur le protocole, que les travaux démarreront dès réception des fonds. Le Centre de Calcul, Ousmane Seck, qui doit réaliser ce projet d’extension, a proposé un chronogramme clair et un comité de suivi a été mis en place et dans lequel les étudiants sont représentés, a fait savoir le Rectorat. Qui a ajouté que sur la voirie interne, il était bien dit dans le protocole que les travaux seront pris en charge par Ageroute et devraient démarrer au plus tard au mois de février 2022. Apparemment, ces explications du Rectorat sont loin de convaincre les étudiants qui ont choisi de prendre quartier devant le Rectorat pour observer leur grève de la faim. Une situation inédite à l’Ugb où les étudiants ont jusque-là toujours usé de la violence pour faire respecter leurs mots d’ordre de grève.

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