POURQUOI C’EST UN GROS DÉFI À RELEVER
Quatre (4) communes sur les 5 qui ont fait l’objet d’une étude n’ont pas atteint la barre des 50% en termes d’exécution du budget de la santé. C’est le résultat de l’étude menée par le Cadre de concertation, de coordination et d’actions de plaidoyer de la société civile pour la santé au Sénégal (3 Cap santé). La commune de Gueule tapée-Fass-Colobane a réussi un taux d’exécution de son budget de santé à hauteur de 97% là où Saint-Louis, Sandiara et Rufisque n’ont même pas atteint les 50%.
Lorsque 4 communes sur 5 qui ont fait l’objet d’une étude sur l’exécution de leur budget de la santé n’ont pas atteint leurs objectifs, c’est là un gros défi à relever. C’est pourtant le résultat d’une étude du Cadre de concertation, de coordination et d’actions de plaidoyer de la société civile pour la santé au Sénégal (3 Cap santé) qui a tenu hier un atelier de restitution et de validation de l’analyse situationnelle sur la ligne budgétaire santé des collectivités territoriales.
Dans sa présentation, le consultant Mohamed Wade a été clair : « Il y a une absence de prise en charge de la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes (Sraj). En effet, sur l’ensemble des cinq collectivités territoriales étudiées, aucune d’elles n’a inscrit dans son budget une ligne dédiée à la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. Cela peut être dû au fait que cette problématique n’est pas prise en charge par la nomenclature budgétaire au niveau local ».
L’expert souligne que quatre communes que sont Saint-Louis, Sandiara, Gueule tapée-Fass-Colobane et Rufisque ont fait preuve d’« une faiblesse » relative de l’exécution des prévisions budgétaires en matière de santé. « A l’exception de la commune de Gueule tapée-Fass-Colobane qui a un taux d’exécution record de 97%, toutes les autres n’ont pas atteint la barre des 50%. Ceci est d’ailleurs à l’image de l’exécution du budget global desdites communes », a-t-il dit. M. Wade estime que, dans l’ensemble, les communes et villes étudiées ont consacré une infime partie de leur budget à la santé de manière générale. « Si Thiès et Gueule Tapée-Fass-Colobane arrivent en tête avec respectivement 16% et 14% de leur budget réservé à la santé, les autres peinent à atteindre la barre des 10% », a-t-il avancé.
Absence des décrets d’application de la loi 2005
Selon le consultant, il y a une hypertrophie des dépenses de fonctionnement au détriment des investissements. A l’image même de la situation globale d’exécution des différents budgets locaux analysés, les investissements locaux constituent le parent pauvre en matière de prise en charge de santé publique.
D’ailleurs, certaines collectivités territoriales comme Gueule Tapée-Fass-Colobane, Sandiara et Rufisque n’ont exécuté aucun franc au niveau des investissements locaux en matière de santé. Cette étude indique que les dépenses du personnel occupent une part dominante dans le budget annuel. Par conséquent, elle recommande aux autorités nationales « d’adopter les décrets d’application et autres textes juridiques organisant la santé de la reproduction, d’initier une réforme de la nomenclature budgétaire locale en y incluant une ligne spécifique à la santé de la reproduction ».
Aux autorités locales, il leur est recommandé « d’augmenter considérablement la part allouée à la santé publique dans le budget communal, de prendre davantage en charge la Santé de la reproduction des adolescents et des jeunes et de les inscrire parmi les priorités locales, rationnaliser les dépenses de fonctionnement, y compris la masse salariale, afin de favoriser les investissements ».