POUVOIR ET OPPOSITION SE REJETTENT LA RESPONSABILITÉ

Il y a eu des dizaines de morts, des civils tués par balles, jeudi au Tchad. Tout est parti des manifestations pour protester contre le maintien à la tête de la transition du président Mahamat Idriss Déby Itno. Les bilans avancés par les uns et les autres divergent. Jeudi, en fin de journée, le Premier ministre Saleh Kebzabo a évoqué, selon Rfi, « une cinquantaine de morts » et « 300 blessés ». Il a annoncé un couvre-feu dans quatre villes de 18h à 6h du matin jusqu’au retour total de l’ordre ainsi que des poursuites judiciaires.
Lors d’une conférence de presse qu’il a donné jeudi en fin de journée, le chef du gouvernement tchadien affirmait sans ambages que : « Ce qui s’est passé ce jeudi est une tentative de coup d’État ». Devant les journalistes, le nouveau Premier ministre de transition du Tchad a affirmé que des manifestants étaient armés, formés à des techniques de guérilla. Il justifie les tirs à balles réelles en pleine rue. Dans la même foulée, il n’a pas hésité à mettre en cause nommément deux opposants qui se trouvaient toujours jeudi soir à N’Djamena : Succès Masra et Yaya Dillo. Ce dernier est le président du Parti socialiste sans frontières. « Saleh Kebzabo semble ignorer totalement la réalité puisque ce sont les agents habillés en civil qui ont commencé à tirer à mater à balles réelles, y a aucune insurrection comme il le dit, mais c’était un massacre opéré par les services de sécurité qui ont tiré à balles réelles », selon M. Masra, cité par Rfi.
Ce dernier, poursuit la même source, disait « compter jeudi soir 70 morts dans tout le pays. En plus des personnes blessées et tuées, plusieurs manifestants ont été interpellés ».
Dans tous les cas, notre source nous informe que les activités des partis politiques et organisations impliquées, notamment les Transformateurs et la coalition Wakit Tama, sont interdites sur tout le territoire national pour une durée de trois mois, indique un arrêté du ministre de l’Administration du territoire.