SANTE

PR FARY KA, CHEF DE SERVICE DE NÉPHROLOGIE DE L’HÔPITAL LE DANTEC « 417 séances d’hémodialyse ont été réalisées pour 90 patients, parmi lesquels21 sont malheureusement décédés»

Le coronavirus n’épargne pas non plus les insuffisants rénaux. Ces derniers développent des formes graves le plus souvent quand ils sont atteints par le virus sarscov2,en raison de la baisse de leur immunité tout comme les autres malades chroniques. Le chef de Service néphrologie de l’hôpital Le Dantec a révélé que 21 patients parmi eux sont décédés du Covid-19, alors que417 hémodialyses ont été effectuées pour 90 patients. Il suggère ainsi une 3ème dose de vaccin pour les insuffisants rénaux afind’augmenter leur immunité face au virus.

La campagne de vaccination contre le coronavirus se poursuit. Hier, c’était au tour du néphrologue Fary Ka d’évaluer l’impact de la maladie sur la population des insuffisants rénaux. Pour lui, la maladie a coronavirus a une lourde mortalité pour les patients vulnérables, en particulier ceux porteurs de maladies rénales chroniques etle risque d’être contaminés est plus élevé chez les insuffisants rénaux comparativement à la population générale ; et ce risque augmenté avec la sévérité de la maladie,surtout chez les malades hémodialysés chroniques. Poursuivant, le PrKa indique que ces malades présentent malheureusement des comorbidités telles que l’hypertension artérielle, le diabète, les pathologies cardiovasculaires, entre autres. Ce risque accru s’explique par la baisse de l’immunité.Et il est aussi amplifié par le traitement aux immunosuppresseursde ces malades,c’est-à-dire qu’ils traitent un double risque de baisse de l’immunité : l’insuffisance rénales en elle-même et les maladies pour le traitement.Selon les données, le Covid-19 chez ces patients se traduit souvent en forme grave, ce qui équivaut à beaucoup plus d’hospitalisations,mais surtout une lourde mortalité hospitalière.
«Pendant la 1ère vague, des 345 patients hémodialysés chroniques entre Dakar Ziguinchor et Thiès, 109 ont eu des tests PCR et 12% avaient développé le Covid-19. Des patients qui étaient âgées et développaient d’autres comorbidités», renseigne-t-il.
Par ailleurs, souligne ce denier, les patients atteints d’insuffisance rénale chronique peuvent faire une forme grave de Covid-19. Mais la forme grave peut aussi induire une insuffisance rénaleaiguechez le patient qui n’avait aucune atteinte rénale au préalable, ce qui est un facteur de surmortalité.
Selon Pr Fary Ka, le Service de néphrologie s’était organisé en mettant en place une unité spéciale pour prendre en charge les insuffisants rénaux atteints de Covid-19, parce qu’il fallait les dialyser. «C’est ainsi qu’au 14 août,417 séances d’hémodialyse ont été réaliséespour 90 patients, parmi lesquels, malheureusement, nous avons eu à déplorer 21 décès.Donc, nous avons un taux de mortalité autour de 10%, c’est énorme», souligne le chef de Service de néphrologie de l’hôpital Le Dantec.D’après Pr Ka, parmi ces décès, 10 avaient une insuffisance aiguë : des patients qui ont eu une forme grave de Covid ont ensuite développé une insuffisance rénale aiguë et sont décédés. Les 11 autres, c’était des patients suivis pour insuffisance rénale chronique et qui ont fait une forme grave de Covid-19.

«Puisque la population des hémodialysés n’est pas très importante, dans le futur,on peut envisager, par exemple, de faire une troisième dose, à l’instar de ce qui se fait ailleurs»

Donc, au vu de toutes ces données, il est important que les patients en insuffisance rénale chronique, qu’ils soient en pré-dialyse, qu’ils soient dialysés, de même que les transplantés, respectent scrupuleusement les mesures de prévention indiquées.Dr Fary Ka recommande aux insuffisants rénaux d’éviter l’auto-stigmatisation, la stigmatisation des autres. Parce que le Covid-19, ce n’est pas une maladie honteuse, c’est une maladie infectieuse comme toutes les autres maladies. Le néphrologue leur recommande en outre de se faire vacciner. «Et compte tenu des risques accrus des formes graves et de la forte mortalité, comparée à la population générale, nous le recommandons également à tout patient qui soit en insuffisance rénale pré-guéri, hémodialysé, transplanté, d’autant plus que la vaccination est très bien tolérée. Nous sommes bien placés pour le dire, parce que sur 516 patients chroniques hémodialysés à Dakar, les 347, soit 70%, ont déjà bénéficié au moins d’une dose de vaccination. Et parmi ces derniers déjà vaccinés, nous n’avons noté aucun effet secondaire grave», dit-il.
Mieux, il suggère,puisque la population des hémodialysés n’est pas très importante, dans le futur, qu’on envisage, par exemple, de faire une troisième dose, à l’instar de ce qui se fait ailleurs. «Parce que quand on est immunodéprimé, on a une réponse vaccinale qui est moindre par rapport à la population générale. Il faudra commencer à en discuter au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale», conclut-il.

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