Prévention de la violence électorale, en perspective de 2024 : la société civile lance une plateforme multi-acteurs d’analyse et d’actions
En guise de contribution à la prévention et à l’atténuation de la violence électorale dans le cadre du processus électoral de février 2024, Wanep-Sénégal a opté, ce jeudi 19 octobre, pour la mise en place d’un certain nombre de mécanismes dont le Groupe National de Réponse Electorale (GNRE). Il s’agit d’une plateforme multi-acteurs composée d’Organisations de la Société Civile, de représentants d’institutions de la République ainsi que des experts de la question électorale.
Présent lors de l’atelier de lancement de la plateforme le Représentant du bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) s’est dit très inquiet quant au déroulement du processus électoral au Sénégal en février 2024. « Comme tout le monde, nous suivons le processus électoral au Sénégal avec beaucoup d’attention. Aujourd’hui, on parle beaucoup de la solution exception sénégalaise. Mais, il faut constater qu’il y aura des élections où pour la première, le Président sortant ne se présentera pas. On a beaucoup parlé de l’espace civique et des défis. Mais on ressent fortement des attentes de ces élections car elles seront très ouvertes, conduites par des institutions qui ont de l’histoire, de la crédibilité. Alors, on constate un vrai engoulement, une excitation pour choisir librement le Président de la République. Est-ce qu’il y a un esprit de liberté qui, je pense, est très précieux. En tout cas, je trouve cela très contagieux, surtout à Dakar » a-t-il expliqué.
Pour Alfred Gomis, Coordonnateur du Réseau ouest africain pour l’édification de la paix (Wanep-Sénégal), cet atelier a été organisé pour le lancement officiel du Groupe national de Réponse électorale. « Dans le cadre du projet de suivi, d’analyse et d’atténuation de la violence, ce groupe est mis en place pour proposer des actions de réponse concrètes sur le terrain. C’est pour cela que nous avons organisé cet atelier de lancement. Le contexte est que nous allons vers une élection présidentielle avec beaucoup d’enjeux ».
« Depuis quelques années, le Sénégal traverse une crise sécuritaire avec de manifestations sociopolitiques. Nous avons des candidats qui ont beaucoup de difficultés à concrétiser leur candidature. Au regard des listes de parrainage qui ont été retirées, nous en étions à 206 à la date du 04 octobre. Et pour une première fois, nous avons un président qui va organiser les élections alors qu’il n’est pas candidat à sa propre succession. Donc, il nous faut déjà prendre les devants parce que la situation comme vous le savez est tendue. Alors nous nous inscrivons dans une démarche de prévention et de réponse », a indiqué le Coordonnateur de Wanep-Sénégal.
Selon lui, le groupe va analyser la situation et proposer des actions de réponse sur le terrain pour atténuer la violence. Car, nous n’attendons pas la veille des élections pour nous déployer. Puisque nous sommes au mois d’octobre, on peut dire que nous sommes bien dans la prévention. Comme cela se fait dans la passé, chacun est en train de jouer sa partition. La société civile dont nous sommes membre a déjà mené des actions en faveur de la libération de certains détenus. Elle sensibilise les jeunes pour les inscriptions, le retrait des cartes d’électeur, les Sénégalais et les populations pour aller voter dans le calme », dit-il. Et de poursuivre : « Par rapport à la période de l’ouverture des révisions, nous, société civile, l’avons jugé très courte. Malgré cela, nous avons tenu à sensibiliser les gens à aller s’inscrire surtout pour ceux qui ne l’avaient pas encore fait et retirer les cartes. Sur ce, la DGE a commencé la distribution même des cartes électeurs depuis quelques jours. Malgré cela, nous continuons de sensibiliser les jeunes et surtout les primo-votants à retirer leur carte ».
Le Coordonnateur de Wanep Sénégal ajoutera : « C’est vrai que nous sommes en droit de poser autant de questions, nous, en tant que société civile. Cependant, nous sommes arrivés au Sénégal où on ne peut plus parler de bourrage des urnes, de vol de vote. Le Sénégal par le passé avait déjà dépassé cette étape. Et nous espérons malgré notre crainte et nos interrogations, que les élections prochaines seront transparentes». Au final, il a invité à une élection inclusive» qui permet la participation de tous les candidats, sans exclusive.
BARTHELEMY COLY(STAGIAIRE)