SOCIETE / FAITS DIVERS

PROCESSUS DE PAIX EN CASAMANCE: Acteurs et victimes, les jeunes réclament leur totale implication

La célébration de la Journée Internationale de la Paix est saisie par les jeunes pour réclamer une place centrale dans le processus de paix en Casamance. Acteurs et victimes de la crise trentenaire, ces jeunes veulent désormais être associés aux discussions, éventuelles négociations et prises de décisions. «Nous avons toujours été marginalisés dans ce processus», déplorent les jeunes de la région qui multiplient rencontres et fora pour porter leur plaidoyer.

Les contours de la paix ne peuvent être tracés sans les jeunes. C’est la conviction des jeunes de Ziguinchor qui réclament désormais une place centrale dans le processus de paix en Casamance. Multipliant rencontres et fora, ces jeunes s’expliquent difficilement leur marginalisation dans les prises de décision pour la recherche de la paix dans la région méridionale meurtrie par une crise armée qui aura duré plus de 38 ans. Même une accalmie règne en Casamance naturelle depuis plusieurs années maintenant, sur fond de «ni guerre, ni paix».

Et la célébration de la Journée Internationale de la Paix est saisie pour faire ce plaidoyer. «Désormais, nous réclamons notre place dans le processus de paix. Nous avons toujours été laissés en rade, aussi bien dans les discussions que dans les prises de décisions… Nous n’avons jamais été impliqués. Nous ne sommes-là que pour organiser ; mais nos idées, nos positions, notre perception n’ont jamais été prises en charge. C’est pourquoi nous voulons que l’Etat du Sénégal et le Mfdc (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) puissent prendre en compte la perception des jeunes dans ce conflit et la vision des jeunes», déclare le président du Conseil régional de la jeunesse, Mamadou Talibé Diallo.

M. Diallo est d’avis que sans les jeunes, la paix ne peut se construire. «Nous sommes acteurs car, aussi bien dans l’Armée qu’au sein du Mfdc, les jeunes sont plus représentatifs. Nous sommes aussi victimes car, à cause du conflit, beaucoup de jeunes n’ont pu étudier. Voilà pourquoi nous demandons à être impliqués. Et nous saisissons cette Journée Internationale de la Paix» pour porter le plaidoyer, a fait savoir le responsable des jeunes de Ziguinchor, qui explique les réelles motivations de leur demande. «Nous pensons qu’au-delà de cette recherche de la paix, nous pouvons porter la voix, bien expliquer avec pertinence et dignité», renchérit M. Diallo qui parle de formation des jeunes pour mieux les outiller aux mécanismes de recherche de paix. Des jeunes accompagnés dans leur plaidoyer par le CRS (Catholic Relief Service).

Un plaidoyer des jeunes porté au moment où les différents acteurs du processus de paix célèbrent, ce mardi 21 septembre, la Journée Internationale de la Paix. Une occasion pour revisiter les facette de ce processus marqué par une accalmie qui suscite beaucoup d’espoir chez les populations du Sud. «Les jeunes et les femmes pour un cessez-le-feu et un déminage humanitaire de la Casamance», tel est le slogan brandi par les différents acteurs du processus de paix, lors de la célébration de cette Journée Internationale de la Paix. Brin, localité située à la lisière de Ziguinchor, sera le point focal de cette journée à Ziguinchor. Les femmes, autour de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, et les différentes franges de jeunes comptent se mobiliser pour marquer cette journée.

Ignace NDEYE

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