Projet cadastre et sécurisation foncière : L’installation des Urm enclenchée
Le Projet cadastre et sécurisation foncière (Procasef), dans le cadre de son déploiement dans ses zones d’intervention, a officiellement installé, lundi à Thiès, l’Unité régionale de mise en œuvre (Urm) de la grappe du Grand-Dakar. L’Urm de Thiès est la première des cinq que compte le projet, qui intervient dans 138 communes sélectionnées, regroupées en cinq grappes : Grand-Dakar, vallée du fleuve et du Ferlo, Boundou, Casamance naturelle et bassin arachidier. Elle a été créée pour être le bras technique du projet, avec une équipe technique diversifiée capable de prendre en charge tous les aspects de la mise en œuvre du projet au niveau de la grappe. La grappe du Grand-Dakar compte 20 communes, à savoir «2 dans le département de Thiès : Keur Mousseu et Djender Guedji, 6 dans le département de Tivaouane : Mont Rolland, Notto Gouye Diama, Pambal, Méouane, Taïba Ndiaye et Darou Khoudoss, 8 dans celui de Mbour : Nguéniène, Séssène, Sandiara, Ndiaganiao, Fissel, Sindia, Diass, Malicounda, 4 dans Rufisque : Yène, Sangal-kam, Bambilor, Tivaouane Peulh-Niagha».
«L’Urm, qui est une déclinaison de l’Unité de coordination et de gestion (Ucg) du Procasef au niveau national, joue un rôle important dans le suivi, la supervision et la coordination des activités du projet au niveau régional», souligne le président de l’Urm de Thiès. Ibrahima Koné rappelle que «depuis l’avènement de la loi 64-46 du 17 juin 1964 sur le Domaine national, la question liée à la sécurisation foncière, gage d’une cohésion sociale, est devenue une problématique générale qui interpelle autant l’Administration centrale que les collectivités territoriales». En effet, explique-t-il, «les problèmes structurels, qui affectent la capacité du Sénégal à exploiter son potentiel foncier et maintenir la cohésion sociale, sont principalement de trois natures axées autour d’un cadre juridique du secteur foncier obsolète, des mécanismes inadéquats, un manque d’outils et de capacités pour la gestion foncière d’environ 80% du pays, d’un manque d’informations foncières fiables du fait des différences entre les systèmes nationaux et municipaux». Il remarque qu’au «cours des deux dernières décennies, le gouvernement sénégalais, conscient de ces problèmes, a tenté de réformer sa politique foncière en vain. La mise en place d’un Cadastre national est devenue un impératif sans lequel le problème foncier demeure entier».
Le Procasef est un projet institué conjointement par l’Etat du Sénégal, à travers le ministère des Finances et du budget, et la Banque mondiale, dans le but de mettre en place un cadastre achevé, gage d’une sécurisation foncière. Entre autres objectifs spécifiques, relève Ibrahima Koné, «le projet vise à renforcer les institutions foncières et asseoir des infrastructures géospatiales, notamment les réseaux de stations permanentes, appuyer les communes cibles pour l’enregistrement systématique des droits fonciers, la mise en place d’un système d’information foncière pour promouvoir la dématérialisation et la transparence dans la gestion foncière des communes, promouvoir le dialogue à long terme, développer la formation et l’innovation dans le secteur foncier».
La situation du foncier, aux yeux de M. Koné, constitue une réelle menace et crée parfois une insécurité physique et juridique incompatible avec la paix sociale et le développement des investissements. La gestion durable du foncier demeure une problématique cruciale pour la plupart des communes du Sénégal, notamment dans la grappe du Grand-Dakar.