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Quand le complexe de l’homme blanc continue d’aggraver les misères du Sénégal

Il y a quelques décennies encore, le drapeau français flottait sur Dakar… C’était le temps où l’homme blanc, sûr de la supériorité de ses valeurs, estimait avoir la mission d’étendre sa civilisation au Monde entier. L’homme blanc d’aujourd’hui peut être fier de ses aïeux, qui lui ont laissé un héritage basé sur une sorte de spéculation démoniaque qui est à l’origine des conséquences bicéphales de la traite négriére et de la colonisation. Cet héritage diabolique porte toujours ses fruits, avec ses avantages incommensurables et illimités dans le temps. Cette tragédie du passé a laissé des séquelles irréversibles, qui se manifestent aujourd’hui par une sorte de traumatisme intellectuel et une confiance naïve accordée à l’homme blanc qui s’assimilent comme un complexe d’infériorité.

Le monde d’aujourd’hui devenu une sorte de village planétaire a des codes de conduite universel avec des tabous qui sont presque les même partout. Autrement dit, dans ce monde il ne faut pas être raciste, ni xénophobe encore moins franc maçon ou homosexuel. Dans ce tohubohu de valeurs morales, le Sénégal n’a pas eu de mal à se faire une place puisque notre fameuse Téranga (solidarité et hospitalité) englobe un ensemble de valeurs morales qui nous donne une réputation sociale honorable vis-à-vis du monde.

Mais lorsque la Téranga sénégalaise s’assimile au complexe de l’homme blanc, celle-ci devient alors un couteau à double tranchant.

Sans chercher à tomber dans la caricature, ce complexe est plus qu’une réalité au Sénégal, il s’observe même au niveau gouvernemental. La dernière conférence politique tenue à Dakar sur la question de la légalité de la candidature du président en est une illustration parfaite, puisque celui-ci a fait appel aux blancs pour faire valoir son crédo politique.

En ce temps de crise où le monde va mal, le complexe d’infériorité asphyxie notre marché économique. Certes l’ouverture des frontières est nécessaire pour le développement d’un pays, mais celle-ci doit se faire de manière intelligente comme l’a compris la Chine qui, dans ce domaine, est un exemple à suivre. Le marché des affaires souffrent beaucoup de ce phénomène, le gouvernement joue un rôle d’ambassadeur handicapé de la Téranga en bradant des contrats aux occidentaux au détriment de nos entreprises locales.

Pourquoi ce favoritisme pour les blancs ?

Alors que chez eux ils ne cherchent qu’à se débarrasser de nous. Je fus écœurée quand j’ai appris que, dans le domaine de la communication et de l’événementiel, l’homme d’affaire français Jean Michel Bloch gagne des marchés les uns plus fructueux que les autres, à l’image du Fesman dont il s’occupait de la communication. Beaucoup d’autres marchés lui sont donnés parfois sans appel d’offres.

De la même manière, la Fédération Sénégalaise de Football vient de signer un contrat d’agent marketing avec Sport Vision, une agence française qui n’est pas meilleure que PAMODZI, PROMO CONSULTING ou 2BG EVENTS. Cette dernière (2BG Events) qui a géré les 3 derniers matchs des Lions au Sénégal a apporté dans les caisses de la fédération des dizaines de millions de francs.

Dans un tout autre domaine, il a fallu que la qualité de travail de Gelongal soit reconnue sur le plan international pour qu’il soit aussi prisé maintenant au Sénégal. Et ces exemples ne sont pas des cas isolés.

Les expressions comme le protectionnisme et le patriotisme économique ne doivent plus servir à enrichir le vocabulaire des écoliers, mais elles doivent être appliquées pour de vrai et non théorisées. Un peu de préférence nationale ne ferait pas de mal à notre pays. Tous ces hommes d’affaires et politiciens français Jacques Ségala, Bolloré (qui fait 2 milliards de CA en Afrique), Robert Bourgi et autres font encore de l’Afrique leur eldorado au détriment des entreprises locales, ce qui est inadmissible pour l’avenir de notre continent.

Le complexe d’infériorité est dans le subconscient de certaines personnes du fait de l’influence de la télé et internet. Mais tout ce qui sort de chez nous n’est pas mauvais, le mythe du blanc parfait est juste un cliché, la compétence est humaine. Même si on est obligé de faire appel à la compétence des blancs sur certains domaines comme la métallurgie, l’état devrait favoriser nos entreprises nationales lorsque les compétences sont égales. Et ce ne sera que justice….

Par : Aicha Harris, SEYTOO.COM

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