ECONOMIE

Quarante-cinq pays majoritairement d’Afrique ont besoin d’une aide alimentaire extérieure (FAO)

Selon le dernier rapport Perspectives de récolte et situation alimentaire, une publication trimestrielle du Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (SMIAR) de la FAO, 45 pays, dont 33 en Afrique, neuf en Asie, deux en Amérique latine et dans les Caraïbes et un en Europe, ont besoin d’une aide alimentaire extérieure.

Outre l’Ukraine, où plus de 17 millions de personnes auraient besoin de toute urgence d’une aide humanitaire et d’une protection en raison de la guerre, la plupart des pays sont du continent africain. Il s’agit notamment du Soudan, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad, de la Guinée, du Cameroun et du Niger.

Cette alerte de l’agence onusienne basée à Rome intervient alors que des sécheresses s’étendant sur plusieurs années ont engendré une situation « d’insécurité alimentaire grave en Afrique de l’Est ».
 

Baisse des récoltes dans certaines régions de la Corne de l’Afrique

Dans la Corne de l’Afrique, certaines parties de la Somalie risquent d’être touchées par la famine si l’aide humanitaire n’est pas intensifiée. « Des taux d’inflation élevés, des environnements macroéconomiques difficiles et la dépréciation des monnaies aggravent l’insécurité alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier », a mis en garde la FAO.

Ces déficits pluviométriques importants et généralisés devraient entraîner une baisse des récoltes en Afrique de l’Est, notamment en Somalie et dans certaines parties de l’Éthiopie et du Kenya. Dans le même temps, l’insuffisance des ressources en eau et en pâturages a provoqué la mort de nombreux animaux.

En Afrique de l’Ouest, la situation reste inquiétante au Burkina Faso en raison de l’insécurité dans le nord, un déficit de la production céréalière et des prix élevés des denrées alimentaires.

Selon les Nations Unies, 3,45 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë et avaient besoin d’une aide humanitaire entre juin et août 2022, dont 628.000 en phase 4 (urgence) du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
 

Déficits localisés de la production céréalière et une baisse des revenus au Sénégal

Au Niger voisin, la situation est tendue en raison des conséquences de l’insécurité et du déficit de la production céréalière. Selon la dernière analyse du cadre harmonisé, environ 4,4 millions de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire humanitaire entre juin et août 2022, en raison de l’aggravation des conflits, d’une faible production céréalière en 2021 et de la hausse des prix des denrées alimentaires en glissement annuel.

D’une manière générale, les prix des céréales secondaires ont plus que doublé au cours des 12 mois précédant août 2022 au Mali et au Burkina Faso. Et au Niger, les prix ont augmenté de 40%. « Les mauvaises conditions de sécurité dans les trois pays étant un facteur clé à l’origine de ces fortes augmentations », a insisté la FAO.

Par ailleurs, au Sénégal, pays stable, il y a des « déficits localisés de la production céréalière et une baisse des revenus ». Selon la dernière analyse du cadre harmonisé, environ plus de 880.000 personnes auraient eu besoin d’une aide humanitaire entre juin et août 2022.
Il s’agit principalement de déficits localisés de la production céréalière en 2021 et de la baisse des revenus due à l’impact de la pandémie de Covid-19.

Baisse prévue de la production et du commerce des céréales en 2022-2023

Bien que les inondations en Afrique de l’Ouest aient entraîné des dommages localisés aux cultures, l’abondance générale des précipitations devrait favoriser une augmentation de la production en 2022. La sécheresse et les phénomènes météorologiques extrêmes dans certaines parties de l’Afrique du Nord et de l’Afrique australe ont réduit la production céréalière de 2022 dans la plupart des pays.

Dans l’ensemble, la production céréalière de 2022 est provisoirement estimée à 74,3 millions de tonnes, soit près de la moyenne quinquennale et 3% de plus que le niveau de 2021, qui avait été affecté par des conditions météorologiques sèches au Sahel.
Plus largement, le rapport prévoit aussi une baisse de la production céréalière dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) en 2022, qui devrait se situer à un niveau de 0,4% inférieur à celui de 2021.

Ces prévisions inquiétantes sur le continent africain interviennent alors que le dernier Bulletin sur l’offre et la demande de céréales signale une nouvelle baisse des estimations de la production céréalière mondiale pour 2022. Celles-ci s’établissent à présent à 2.768 millions de tonnes, soit 1,7% en dessous du chiffre de 2021.
 

Baisse de la production rizicole en raison de la sécheresse et des fortes températures en Chine

La production mondiale de céréales secondaires devrait atteindre 1.468 millions de tonnes, soit un recul de 2,8% en glissement annuel.

La production mondiale de riz devrait s’établir à 512,8 millions de tonnes, soit un chiffre en recul de 2,4% par rapport au niveau record atteint en 2021, mais qui reste encore au-dessus de la moyenne. La révision à la baisse de la production rizicole depuis septembre est le résultat de la sécheresse de l’été et des fortes températures en Chine, auxquelles se sont ajoutées des inondations au Pakistan.

De plus, l’utilisation mondiale de céréales en 2022-2023 devrait s’établir à 2.784 millions de tonnes, soit un niveau inférieur de 0,5% à celui de 2021-2022, cette réduction étant principalement imputable à une moindre utilisation dans l’alimentation animale.
Dans le même temps, les projections font état d’une baisse des échanges mondiaux de céréales de 2,4% en 2022-2023 (juillet-juin) par rapport à la campagne de commercialisation précédente, et laissent entrevoir des contractions des échanges pour toutes les céréales principales.
Au nombre des facteurs considérés comme contribuant à ce recul figurent les conséquences de la guerre en Ukraine et la vigueur du dollar des États-Unis. 

 

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