Réchauffement du front social : les syndicats en ordre de bataille
Depuis quelques semaines, des syndicats appellent à des mouvements d’humeurs. Si certaines organisations, dans le secteur de la santé, ont commencé à dérouler leurs plans d’actions, celles de l’éducation annoncent les couleurs d’une année mouvementée, si les accords déjà signés avec le gouvernement en 2022 ne sont pas honorés.
Les revendications à incidence financière sont encore remises sur la table. Des syndicats appellent le gouvernement à régler le passif qu’il s’était engagé à résorber. Au niveau de la santé, la question de la généralisation des indemnités de logement, des avancements dans les carrières des travailleurs ainsi que le recrutement sont autant de défis qui avaient trouvé le juste milieu entre syndicats et gouvernement, mais qui peinent à se concrétiser.
Dans le secteur de l’éducation, le problème des décisionnaires n’a toujours pas trouvé solution, ainsi que certains points découlant des accords de 2022. Une situation qui a amené le G7, qui regroupe les 7 syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation, à sortir de sa réserve, après presqu’une année d’accalmie. Pour les camarades de Hamidou Diedhiou du Sels, en dehors des améliorations notées dans le cadre de la revalorisation de la rémunération des personnels de l’éducation et de la formation, en particulier, et de l’administration publique, en général, aucune avancée majeure n’a été réalisée depuis 2022. Le G7 s’est désolé du fait que depuis l’installation des Comités de suivi des accords, cette instance n’ait été convoquée qu’une seule.
Avec le nouveau régime mis en place, les acteurs ne comptent pas se laisser faire. Dans le domaine de la santé, des syndicats ont déjà démarré leur mouvement de grève. C’est le cas de la Fédération des syndicats de la santé (F2S). Après avoir appelé à une grève de 72h au mois d’octobre dernier, les camarades de Cheikh Seck se sont opposés au refus du préfet de Dakar concernant leur marche de protestation. Toutefois, ces derniers ne comptent pas en rester là, ils poursuivent la rétention d’informations médicales, tout comme leurs collègues de And Ngueussem.
Face au «mutisme» du nouveau régime, les syndicalistes ont décidé de hausser le ton, en mettant en place d’autres stratégies. Et on pourrait s’attendre à un réchauffement du front social, après les législatives, qui risque de perturber la quiétude des élèves mais aussi des malades. Pour le G7, les actions entreprises par les syndicats pour amener le Gouvernement à respecter ses engagements ont buté sur l’effet inhibant de la crise sociopolitique que le Sénégal a traversée entre mars 2021 et mars 2024. Aujourd’hui, le G7 estime que cette situation est désormais dépassée, au lendemain de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 ayant abouti à l’avènement d’une troisième alternance politique au Sénégal.
Denise ZAROUR MEDANG