POLITIQUE

Relance de la pêche continentale: le Sénégal adopte un nouveau plan stratégique

Le gouvernement du Sénégal a élaboré et adopté un nouveau plan stratégique de la pêche continentale pour la période 2021-2025. Lors d’un atelier national de validation dudit projet tenu, lundi, les responsables du ministère des Pêches et de l’Economie maritime ont estimé que cette nouvelle feuille de route vise à « redynamiser » ce sous-secteur fortement secoué par un certain nombre de facteurs.

La pêche continentale, jadis florissante, avec une production annuelle qui tournait autour de 30 000 à 50 000 tonnes, il y a 4 à 5 décennies, connaît, aujourd’hui, une régression qui fait que les débarquements peinent à dépasser, actuellement, 15 000 à 20 000 tonnes par an. Et c’est pour cette raison que le ministère des Pêches et de l’Economie maritime a, à travers sa Direction de la pêche continentale (DPC), pris l’initiative de revisiter la stratégie de développement de ce sous-secteur et d’élaborer un nouveau plan stratégique dont la mise en œuvre devrait aboutir à sa relance, a fait savoir Makhtar Diallo, Secrétaire général dudit ministère, qui présidait la rencontre. L’objectif, selon lui, c’est d’avoir « une pêche continentale dynamique et responsable contribuant à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et de revenus durables pour un Sénégal émergent ».

Il a rappelé, à cet effet, que dans le Programme d’actions prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A), initié suite à l’apparition de la Covid-19, il y a deux axes importants à savoir la sécurité et la souveraineté alimentaires. Il est, toutefois, convaincu que « cela passe nécessairement par le consommer local. Et aujourd’hui, ce sous-secteur de la pêche continentale nourrit plusieurs localités du pays. Mais quand on parle d’autosuffisance en riz, il faut également penser au poisson qui est un élément essentiel ».

Le deuxième axe qui justifie ce nouveau plan stratégique, dit Makhtar Diallo, touche le volet juridique. « Le texte qui régit ce sous-secteurs date de 1963. Il ne peut pas gérer des activités de 2020-2021. Et il faudrait donc que les acteurs se sentent en sécurité sur le plan juridique », a notamment fait constater le représentant du ministre Alioune Ndoye selon qui, la troisième et dernière question est liée à la gestion durable des ressources.

Participation inclusive des acteurs

Afin de faciliter la mise en œuvre de cette nouvelle politique, un plan d’actions opérationnel sur 5 ans a été élaboré pour un budget estimé à 16 285 000 000 de francs CFA. Le Secrétaire général du ministère des Pêches et de l’Economie maritime soutient, par ailleurs, qu’un comité est constitué pour la supervision de la mise en œuvre et l’actualisation périodique du plan stratégique. « Mais, il faut une participation inclusive des acteurs. Tous ce que nous consommons, aujourd’hui, en matière de protéine animale, les 70% viennent du poisson. Ce qui prouve son importance particulière », a-t-il ajouté.

Le directeur de la pêche continentale Diène Ndiaye a, pour sa part, révélé que ce sous-secteur est en activité dans 9 des 14 régions du pays touchant, aujourd’hui, 27 000 acteurs directs à savoir des pêcheurs, mareyeurs et micro-mareyeurs.

Selon l’ingénieur des pêches de l’aquaculture, la baisse de la production de la pêche continentale au Sénégal s’explique par les aléas climatiques et les changements liés notamment à l’effet des barrages. « C’est un secteur attractif, mais qui reste confronté à un problème de pilotage. Il nous donc lui redonner ses actes de noblesses », constate-t-il.

A l’en croire, les consultants ont procédé à un diagnostic actualisé dans la situation du sous-secteur, pour définir des axes stratégiques adaptés au budget programme, définir des lignes d’actions pour chaque objectif spécifique, produire un nouveau plan d’actions et de définir un système de pilotage du suivi-évaluation.

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