SOCIETE / FAITS DIVERS

Retard des salaires, manques d’effectifs, budget faible: Le cri du cœur des travailleurs de l’Isra

Les travailleurs de l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (Isra) n’ont pas le cœur à la fête. Dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’État, ils fustigent le « retard récurrent des salaires » et la « difficile situation » de ce maillon important de la chaine de valeur agricole du Sénégal. Ils sollicitent l’intervention directe du Président de la République.

À l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles (Isra) le climat de travail est devenu lourd ces derniers temps. Et la récente nomination d’un nouveau directeur général « dont les compétences et l’engagement pour l’institut sont largement partagés par le personnel » n’a pas encore permis de dérider l’atmosphère. La cause de ce blues est liée à « la difficile situation de ce maillon important de la chaine de valeur agricole du Sénégal », font savoir les trois syndicats maisons dans une lettre ouverte adressée au Chef de l’État. Une seconde missive qui fait suite à une première datant de 2018 et « restée sans suite ».

Dans cette nouvelle correspondance, l’intersyndicale de l’Isra pointe du doigt une « injustice » dont l’institut serait victime et qui se traduit par un « retard récurrent des salaires ». Au regard du rôle que joue l’Isra dans le développement de l’agriculture sénégalaise au sens large, particulièrement dans l’intensification des productions agricoles pour une atteinte de la souveraineté alimentaire et dont les résultats ont été maintes fois saluées par le Président de la République, ils jugent « injuste » que cet institut végète dans « la précarité ». Selon eux, pour le financement des recherches, l’Isra est obligé de se rabattre sur diverses conventions négociées par les chercheurs, au gré des priorités des bailleurs, se « substituant » ainsi à l’État avec beaucoup de peines.

L’intersyndicale fait savoir que, depuis plus d’une décennie, l’Isra dispose d’un « faible budget annuel » de 4,5 milliards de FCfa. « Pire, ce faible budget qui permet à peine de faire face aux charges de fonctionnement (45 %) n’a pas empêché les nombreuses ponctions depuis 2017 (1,4 milliard de FCfa) jusqu’à la dernière, en 2020 (400 000 000 de FCfa), et qui ont fini par plomber le règlement des salaires à temps ainsi que d’autres charges de fonctionnement (prise en charge sanitaire, électricité, eau, téléphone, les charges fiscales et sociales, etc.) depuis plusieurs mois », regrettent-ils.

Si la nomination d’un nouveau directeur général est saluée et que le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural est « sensible » à la situation de l’Isra, l’intersyndicale estime que pour permettre au nouveau Dg d’amorcer avec efficacité le virage de la performance, l’institut doit être mieux accompagné par l’État. Selon eux, cela doit passer par la revue à la hausse du budget annuel, plafonné à 4,5 milliards de FCfa depuis plus d’une décennie, et la sécurisation de leurs salaires. Pour les travailleurs de l’Isra, le Président de la République est leur dernier « recours ». Ils l’invitent donc à venir à leur rescousse au regard des enjeux et en prévision des conséquences sur l’agriculture et le développement du pays.

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