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RITE DE L’ENTERREMENT D’UN LUTTEUR DANS LA TRADITION SEREER : Tout ce qu’il faut savoir
Pour les Sereer, l’homme ne meurt pas. Il revivra dans l’au-delà. L’éternité s’acquiert par la vertu. Il retourne dans l’autre monde avec ses biens. Ce départ doit être célébré. Alors on chante et on danse à la gloire des lutteurs et on lui confie des courses pour d’autres morts.
Selon l’historien Sobel Dione « Chez les Sereer un lutteur est parfois vu comme un envoyé de Sangomar (Champs-Elysées) c’est pourquoi s’il est mort on dit parfois qu’il est retourné directement à SANGOMAR (village des ancêtres) ».
Il ajoute « Lorsque vient le temps de transporter le défunt jusqu’à sa dernière demeure, le Tam-Tam annonce que l’heure des funérailles est arrivée. Toute la foule se rassemble dans la cour centrale de la maison pour rendre au défunt les derniers honneurs. Le mort, transporté sur sa civière, est placé à l’entrée de la maison, la tête tournée vers l’extérieur ».
Toujours dans ses éclairages Sobel Dione renseigne que « Le Sem (Prêtre) plante au sol une corne d’antilope à la tête du défunt portant un Agogo ou une clochette à la main… et commence l’éloge funèbre du défunt comme le font les lutteurs à l’entrée d’une arène de lutte . Chaque lutteur a sa propre conception de l’incantation, le lutteur Sem (prêtre ) réitère la façon dont le défunt l’a fait en même temps ».
Dans son récit l’historien précise « A ce moment un membre de la famille paternelle s’approche du corps avec une petite gourde de lait caillé et une autre contenant de l’eau. L’homme s’arrête près de la tête et verse de lait caillé ou de l’eau à côté, puis ramasse la terre mouillée. La deuxième libation se fait du côté droit, La troisième aux pieds, La quatrième devant » Et Sobel de conclure « Après avoir terminé toutes les libations, le corps du défunt est transporté par quatre ou huit personnes à sa dernière demeure ».