Royaume-Uni : trois personnes poignardées à mort à Reading dans une attaque considérée comme terroriste
lemonde.fr
Laurence Girard
La police britannique a arrêté un homme samedi soir dans le Forbury Gardens, un parc de Reading, localité à l’ouest de Londres. L’affaire est désormais considérée comme une attaque terroriste par la police.
Le Monde avec AFP, AP et Reuters Publié hier à 23h31, mis à jour à 13h37
Temps de Lecture 2 min.
La police britannique est intervenue, samedi 20 juin à Reading, une commune de 200 000 habitants située à l’ouest de Londres (Royaume-Uni). Une attaque au couteau y a fait trois morts et trois blessés graves, selon la police locale qui confirme ainsi le bilan préalablement annoncé par le quotidien Telegraph.Dans un communiqué publié dimanche matin, la police britannique a fait savoir que l’affaire était désormais considérée comme une attaque terroriste.
La police et les secours sont intervenus sur place après avoir été appelés en début de soirée pour un incident au cours duquel plusieurs personnes avaient été poignardées à Forbury Gardens, vers 19 heures (heure locale, 20 heures à Paris), selon un communiqué de la police. Un périmètre de sécurité a été mis en place sur les lieux, la police appelant le public à « éviter la zone ».
Un homme de 25 ans originaire de cette ville du Berkshire a été arrêté sur les lieux pour meurtre et placé en garde à vue, selon la police de la vallée de la Tamise. Plus tard dans la nuit, des agents de police lourdement armés ont pénétré dans un appartement situé à un peu plus d’un kilomètre du parc.
Des séquences vidéo publiées sur Twitter montrent des soignants se précipitant pour aider au moins trois personnes saignant par terre dans un parc — l’authenticité de ces images n’a pas été prouvée. Le Conseil national des chefs de police, représentant des officiers supérieurs de la police, a demandé aux internautes sur Twitter d’éviter toute spéculation sur l’incident et de s’abstenir de partager des vidéos ou des images de celui-ci.
Inquiétude de la ministre de l’intérieur
Cette attaque intervient quelques heures après la tenue d’un rassemblement antiraciste. « Ça n’a rien à voir avec la manifestation », a affirmé une organisatrice, Nieema Hassan, dans une vidéo sur les réseaux sociaux, une affirmation également émise par la police. Aucune des personnes qui ont pris part à la manifestation n’a été touchée : « Nous étions partis quand c’est arrivé. »
Le premier ministre, Boris Johnson, a adressé ses « pensées à tous ceux qui ont été affectés par les épouvantables événements de Reading » dans un tweet remerciant les services d’urgence. La ministre de l’intérieur, Priti Patel, s’est quant à elle dite « profondément inquiète ».
Le chef de l’autorité du conseil local de Reading, Jason Brock, a de son côté exhorté les gens à rester à l’écart du centre-ville.
Deux précédents récents
Le Royaume-Uni a connu deux attaques qualifiées de terroristes ces derniers mois.
Fin novembre, un djihadiste en liberté conditionnelle a tué deux personnes en plein cœur de Londres. L’homme, qui portait un gilet explosif factice, a été abattu par la police sur le London Bridge. Usman Khan, 28 ans, était un ancien détenu pour des faits de terrorisme libéré à mi-peine. Il avait été condamné à seize ans de prison pour un projet, inspiré d’Al-Qaida, de création d’un camp d’entraînement au Pakistan et d’attentat à la bombe contre la Bourse de Londres.
Le 2 février, trois personnes ont été blessées au couteau lors d’une attaque « de nature islamiste », selon la police, dans une rue commerçante du sud de Londres. L’auteur des faits, déjà condamné pour des délits terroristes, avait été tué par la police.
Le Monde avec AFP, AP et Reuters