Russie: Poutine propose aux mercenaires de Wagner de rejoindre l’armée ou de partir en Biélorussie

Dans un discours, le président russe Vladimir Poutine a proposé aux combattants du groupe Wagner de rejoindre l’armée russe ou de suivre leur chef, Evguéni Prigojine, en Biélorussie. Plus tôt dans la journée, le chef de Wagner est sorti du silence. Il a estimé que le but de la rébellion de Wagner « était de ne pas permettre la destruction » de son groupe, mais pas de renverser le pouvoir russe.
Dans une brève allocution télévisée, Vladimir Poutine s’est engagé à tenir sa promesse envers les mercenaires de Wagner qui feront le choix de s’installer en Biélorussie avec leur chef Evgueni Priojine, tout en les appelant à rejoindre plutôt l’armée russe.
Le président russe a affirmé lundi qu’il a donné l’ordre « d’éviter une effusion de sang » que voulaient selon lui l’Ukraine et les Occidentaux lors de la rébellion avortée du groupe paramilitaire Wagner. Il a remercié les Russes pour leur « patriotisme » et leur unité. « Dès le début des événements, des mesures ont été prises sur mes instructions directes afin d’éviter une grande effusion de sang », a déclaré Valdimir Poutine.
Il n’a rien dit du sort réservé à Evgeni Prigojine, ni de son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, ou du chef d’état-major de l’armée, le général Valéry Guerassimov, dont le patron de Wagner réclamait la tête.
L’objectif de Prigojine n’était « pas de renverser le pouvoir dans le pays »
Plus tôt dans la journée, le chef de Wagner avait également pris la parole pour la première fois depuis la rébellion avortée qui a fait trembler Moscou. Dans un message de 11 minutes, le chef du groupe de mercenaires a déclaré que « le but de la marche était de ne pas permettre la destruction du groupe Wagner ». Il a également assuré que l’objectif n’était « pas de renverser le pouvoir dans le pays ».
D’autre part, selon Evgueni Prigojine, l’avancée spectaculaire de Wagner vers Moscou lors de sa rébellion samedi a révélé de « graves problèmes de sécurité » en Russie. Prigojine affirme que ses hommes ont parcouru 780 km en se heurtant à peu de résistance. « Nous avons bloqué toutes les unités militaires et les aérodromes qui se trouvaient sur notre chemin et en 24 heures, nous avons parcouru la distance qu’ont parcouru les troupes russes le 24 février 2022 (jour du début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ndlr). Si ce jour-là, ces actions avaient été effectuées par une unité avec, comme Wagner, un haut niveau d’entrainement, de moral et de détermination à accomplir les tâches, “l’opération spéciale” aurait peut-être duré une journée », a tancé le chef de Wagner.
Il a assuré que, sur leur chemin, ses hommes avaient reçu le soutien des habitants des localités traversées durant sa rébellion en Russie. « Les civils allaient à notre rencontre avec des drapeaux russes et des emblèmes de Wagner, ils étaient heureux quand nous arrivions et passions à côté d’eux », a-t-il dit.
Le chef des mercenaires a également répété que Wagner avait abattu des appareils de l’armée de l’air russe, ce que Moscou n’a pas confirmé. « Nous sommes désolés d’avoir été obligés de tirer sur l’aviation, mais elle nous balançait des bombes, des roquettes », a-t-il dit.
Evgueni Prigojine a aussi affirmé que le président biélorusse Alexandre Loukachenko, qui a fait office samedi 24 juin de médiateur entre le Kremlin et Wagner, a proposé des solutions pour permettre au groupe paramilitaire de continuer à opérer. Dans ce message, le chef de Wagner n’a pas révélé où il se trouve, alors que le Kremlin a assuré qu’il partirait pour la Biélorussie, sans toutefois dire quand.