Saint-Louis – accidents de travail et maladies professionnelles dans le secteur agricole : les acteurs à l’école de la méthode WIND pour l’amélioration de leurs conditions de travail
La ville de Saint-Louis abrite depuis hier, mercredi 20 novembre 2024, un atelier de formation de trois jours destiné aux organisations professionnelles du secteur agricole sur la méthode WIND (Amélioration des conditions de travail dans l’agriculture). C’est à l’initiative de la Division Expertise, Formation et Promotion de la Sécurité/Santé au Travail, en collaboration avec l’Inspection Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale de Saint-Louis. Le but est de les sensibiliser sur les accidents de travail et maladies professionnelles dont plus d’un millier de cas ont été déclarés en 2022 au Sénégal.
Tout est parti du constat selon lequel l’agriculture est l’un des secteurs qui présentent le plus de dangers à travers le monde. En effet, selon les estimations du Bureau International du Travail (BIT), chaque année, les travailleurs sont victimes de 250 millions d’accidents dont 335 000 accidents mortels sur le lieu de travail et 170 000 victimes sont des travailleurs agricoles. Et, les accidents les plus fréquents dans le secteur agricole sont ceux en rapport avec les machines, les produits chimiques dangereux, les agents toxiques ou allergisants, les substances ou agents cancérigènes utilisés dans ce secteur, les maladies transmissibles par les animaux, le bruit et les vibrations, les risques liés à l’ergonomie et aux températures extrêmes.
En conséquence, il est nécessaire de mener des actions spécifiques en direction des acteurs du secteur agricole. Ce secteur est très vulnérable face aux dangers en raison d’un déficit de sensibilisation et de connaissances limitées en matière de prévention des risques professionnels. Il s’y ajoute la problématique de la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ce sont autant de raisons qui justifient la tenue de cet atelier de trois jours ouvert à Saint-Louis, sur initiative de la Division Expertise, Formation et Promotion de la Sécurité/Santé au Travail, en collaboration avec l’Inspection Régionale du Travail et de la Sécurité Sociale de Saint-Louis.
Il vise à former les différents acteurs des organisations professionnelles du secteur agricole sur la méthode WIND (Amélioration des conditions de travail dans l’agriculture). «Le secteur agricole occupe une grande place et c’est la raison pour laquelle nous avons pensé d’abord à ce secteur-là, venir à Saint-Louis et utiliser aussi un outil qui s’appelle le WIND et qui contient des points d’actions qui ne nécessitent pas beaucoup de moyens et dont la mise en œuvre peut permettre d’améliorer les conditions de travail et surtout d’éviter les accidents de travail et les maladies professionnelles», a rappelé Mme Diouf Ndiémé Seck, Cheffe de la Division Expertise, Formation et Promotion de la Sécurité/Santé au Travail à la Direction de la Sécurité et Santé au Travail. Il s’agira, durant cet atelier, de rappeler les notions de base en sécurité et santé au travail et des principes fondamentaux de la prévention des risques professionnels ; de partager les paramètres de la méthode WIND ; de familiariser les participants à l’usage de la liste d’actions à appliquer dans le secteur agricole.
L’Inspecteur Régional du Travail et de la Sécurité Sociale de Saint-Louis, Adama Diouf a, quant à lui, saisi l’occasion pour insister sur la nécessité pour les organisations du secteur agricole de déclarer les accidents de travail et maladies professionnelles. «Nous sommes dans une zone extrêmement riche en matière agricole parce que, sur l’échiquier national, pratiquement la région de Saint-Louis occupe la première place en terme d’entreprises agricoles. Et, naturellement, il y a évidemment des accidents de travail et des maladies professionnelles qui sont déclarés au niveau de l’Inspection. Cependant, on constate des fois des absences de déclarations par rapport à certaines unités», a fait savoir l’Inspecteur Adama Diouf qui renseigne également sur les cas d’accidents souvent déclarés notamment des amputations, des traumatismes, entre autres. Ces trois jours de rencontre seront bouclés par des visites au niveau des explications agricoles de la zone.
YVES TENDENG