SAINT-LOUIS – off biennale de Dakar, édition 2024 : des artistes sénégalais et espagnols exposent sur le thème «Les Yeux de l’Eau : l’Éveil»
La Galerie Siki de Saint-Louis et l’espace de l’Association culturelle GAEC Africa ont abrité du 15 novembre au 15 décembre dernier une exposition d’artistes sénégalais et espagnols et qui portait sur le thème «Les Yeux de l’Eau : l’Eveil».
A travers leurs tableaux, accrochés pour la plupart sur des murs et dont certains en pleine rue, des artistes sénégalais et espagnols, ont voulu faire un focus sur l’importance de l’eau comme source de vie et qui donne la vie. Le choix de la ville de Saint-Louis s’explique, d’après eux, par le fait qu’elle est entourée d’eau notamment le fleuve et l’océan Atlantique.
Cette exposition, intitulée «Les Yeux de l’Eau : l’Eveil», est le fruit du travail réalisé par des artistes sénégalais et espagnols dans le cadre du Off de l’édition 2024 de la Biennale de Dakar (Dak’Art 2024). Il s’agit, entre autres, de Ché Marchési, Pamen Pereira (les deux commissaires de l’exposition) ainsi que Mami Fall et Ina Makosi. «L’eau est le principe féminin, par excellence ; elle remonte à l’origine, à la source. La vie ouvrait les yeux dans l’eau. Elle est aussi une belle représentation de l’amour inconditionnel ; elle est souple, changeant», lit-on dans les flyers confectionnées par les artistes.
Bien qu’il semble lié au principe féminin, il dépasse la dualité féminin-masculin, tout comme la vie elle-même, en équilibre. Lorsqu’un déséquilibre se manifeste entre ces deux principes fondamentaux et complémentaires, comme c’est le cas depuis longtemps dans la culture, l’art et la pensée, la nécessité d’insister sur l’approche de genre demeure. Il est donc nécessaire d’identifier et d’éliminer les fractures sociales, économiques et éducatives liées à la participation des femmes, et de mettre ainsi en valeur la vision de ceux qui savent aborder les questions de genre dans une perspective de genre.
«L’eau c’est la naissance de la vie. Elle a un caractère maternel qui donne la vie. C’est en quelque sorte l’origine de la vie», a fait savoir l’artiste Ché Marchési.
L’artiste Pamen Pereira, quant à elle, a exposé sur «Tampoco, El Mar Duerme» (La mer non plus ne dors pas). Il s’agit de la recréation d’une tempête en mer, réalisée avec un logiciel 3D de dernière génération appelé Real Flow. Ce rendu maritime est créé à partir de données numériques. La tempête présentée dans la vidéo correspond exactement à ce qui se produirait selon les lois de la physique, si elle avait lieu dans un espace sphérique. La mer reste toujours éveillée.
Cette œuvre évoque une pulsion vitale constante, contenue dans une sphère. L’explosion sans fin qui est à l’origine de la vie, mais qui peut également être synonyme de tragédie. Se réveiller signifie prendre conscience, rester vigilant. Dans une démarche poétique, caractéristique du travail de Pereira, l’œuvre souligne l’importance de demeurer attentif.
YVES TENDENG