Santé: les villes africaines face au défi des maladies non-transmissibles comme le diabète ou l’hypertension

Burkina Faso: comment Ouagadougou veut s’appuyer sur la jeunesse pour faire changer les habitudes alimentaires
Ouagadougou, Abidjan, Dakar et Freetown s’unissent dans la lutte contre la malbouffe, qui provoque de nombreuses maladies. Diabète, hypertension, obésité : ces pathologies explosent sur le continent.
La ville de Ouagadougou souhaite donc s’appuyer sur la jeunesse pour faire changer les habitudes alimentaires. Quinze écoles primaires de la ville sont concernées.
Homère Ouédraogo, directeur général des services sociaux de la ville de Ouagadougou, explique : « La première des choses, c’est déjà de prendre conscience des dangers du sucré et du sel. Le deuxième élément, c’est amener les gens à consommer local. Chez nous, au niveau du Burkina Faso, nous avons d’autres produits vantés pour leur mérite, notamment ce que nous appelons en langue locale le soumbala, qui est un produit qui est fait à base de la graine de néré. Nous avons aussi des alternatives aux bouillons de cube industriels qui sont des épices locales. Donc, nous sommes en train de mettre l’accent sur la valorisation de ces mets locaux-là, et étendre cela à l’ensemble des écoles de la ville de Ouagadougou. »
Autre piste de réflexion, la lutte contre les idées reçues, parfois tenaces. Non, la nourriture industrielle n’est pas moins chère. Homère Ouédraogo prévient ceux qui pensent qu’une bonne alimentation reviendrait plus cher : « En réalité, c’est une impression. À long terme, ça va te revenir plus cher, parce qu’une fois que tu développes des maladies comme l’hypertension, comme le diabète, c’est à vie. Vu que nos systèmes de santé n’ont pas d’assurance maladie, ce n’est pas moins cher et à terme, cela cause énormément de déficit financier pour les familles. »
Les enfants formés auront ensuite la lourde tâche d’éduquer parents et voisins aux bienfaits d’une bonne alimentation. C’est le pari qu’a fait la ville de Ouagadougou.