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Séisme au Maroc: à Marrakech et dans les montagnes, une population dans la peur des répliques

Au Maroc, il était 23h11, vendredi soir, lorsque la terre a tremblé comme elle n’avait jamais tremblé dans l’histoire du pays. Selon le dernier bilan du ministère de l’Intérieur, encore provisoire, au moins 1 307 personnes sont mortes.  Le point sur la situation à Marrakech et dans les montagnes du Haut Atlas.

À Marrakech, le chaos. Non loin de la vieille ville, c’est là qu’il y a eu le plus de dégâts. En longeant les murailles de cette vieille ville, on remarque beaucoup de fissures. Surtout, ce qui est vraiment impressionnant, c’est qu’on a l’impression que tous les habitants de la ville campent dehors par peur d’une réplique, témoigne Mounia Daoudi, l’envoyée spéciale de RFI.

Il faut dire que le séisme a été extrêmement violent pendant plusieurs minutes. Ce samedi, tous les espaces verts sont occupés. Les gens sont installés là où ils peuvent. Il a fait plus de 35° ce jour à Marrakech, et les gens ont installé des abris, tendu des draps, et ils ne veulent apparemment pas rentrer chez eux. Certains parce que leurs domiciles sont détruits ; d’autres parce qu’ils ont peur des répliques.

La cité de Marrakech est extrêmement embouteillée. Les accès à la ville, à la vieille ville, sont fermés. Les gens s’activent pour essayer de déblayer. On entend beaucoup de klaxons. Les gens essaient de circuler, mais les accès vers la Médina et la place Jemaa el-Fna sont pour le moment interdits.

De fortes craintes dans les zones montagneuses

L’épicentre du séisme a été enregistré dans la province d’Al Haouz, à une soixantaine de kilomètres au sud-ouest de Marrakech, et les craintes sont très fortes pour la zone montagneuse. Il faut savoir que dans ces zones reculées, les constructions ne sont pas aux normes sismiques. Il y a beaucoup de constructions en terre et le risque de voir des villages entièrement rasés est très grand.

On s’attend à ce que le bilan s’alourdisse dans les heures qui viennent. Pour le moment, c’est l’attente et la crainte qu’il y ait de nouvelles secousses.

Les opérations de sauvetage se poursuivaient samedi soir dans ces villages du Haut Atlas qui surplombent la ville ocre de Marrakech. Le balai incessant des ambulances, des militaires ou encore des hélicoptères et de matériel de travaux publics est discontinu, rapporte notre correspondant au Maroc, Seddik Khalfi. À Moulay Brahim, le jeune Brahim, la vingtaine, n’a pas attendu les secours pour sauver les siens, prisonniers dans leur propre maison.

« Le mur s’est effondré sur la porte, on était bloqué, on a forcé jusqu’à la faire tomber. En sortant, on a trouvé un nuage de poussière, des gens dans la rue, et l’obscurité », témoigne-t-il.

Les secours sont parvenus sur place au plus vite. Aidés par des militaires, ils déblaient parfois à mains nues les éboulis qui bloquaient les routes. Aussi bien dans les villages de montagne qu’à Marrakech, beaucoup ont décidé de passer une nouvelle nuit en plein air samedi soir. Les rumeurs alimentaient la peur des répliques, qui enflait aussi vite que le bilan des victimes s’alourdissait.

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