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Séisme en Turquie: dix jours après la catastrophe, la prise en charge des blessés se poursuit

En Turquie, le défi de la prise en charge des blessés reste une priorité, neuf jours après les séismes qui ont ravagé le sud du pays. Dans les zones sinistrées, des centaines de petits centres d’accueil d’urgence continuent de voir affluer sans cesse des patients.

 

Sous une tente, assis sur un lit de camp, Humut Uss, 20 ans, vient faire changer ses pansements, son bras droit a été totalement recousu. Sa mère est à ses côtés. « Quand mon immeuble s’est écroulé, je me suis envolé et retrouvé dans la cour d’une école. Je n’ai aucune idée de comment je me suis blessé. Avant, je ne pouvais pas bouger le bras, maintenant c’est plus facile… », explique le jeune homme. « On a enterré son père et son frère », poursuit sa mère. « Avant je ne m’occupais que de moi. Mais maintenant, quand je serai soigné, je devrai prendre soin de ma mère et de ma sœur », explique Humut.

 

Des scènes comme celle-ci se répètent des dizaines de fois par jour dans ces centres de secours d’urgence. Cette infirmière est venue spécialement à Kharamanmaras d’une autre région de Turquie. « Lundi, il y a eu le séisme, mardi, j’ai pris mon service ici ! Plusieurs équipes sont venues nous rejoindre pour aider les gens, on fait du soutien psychologique, des pansements, des points de suture… Et s’il y a besoin d’une intervention urgente, on la fait ! », assure-t-elle.

Soignants épuisés

Dans chacun de ces petits centres médicaux qui émaillent les centres-villes, des soignants, souvent épuisés. Fatima Zaracandil est infirmière, d’origine marocaine. « Il y a des gens qui arrivent en marchant, il y a des gens qui arrivent avec des transports, il y a des gens qui sortent. On a laissé la fatigue derrière nous. On est là, que ce soit 24h, que ce soit 48h, manger, ne pas manger, ce n’est pas important. C’est l’humanitaire, c’est ce qui est très important », affirme l’infirmière.

De plus en plus, ces petites structures sont épaulées par des hôpitaux de campagne envoyés par l’aide internationale. Dans la région d’Andiyaman, toute proche de l’épicentre, la France a ouvert mardi à Golbaschié son hôpital de campagne baptisé ESCRIM pour élément de sécurité rapide d’intervention médicale, il est capable d’accueillir jusqu’à 100 patients par jour.

L’hôpital de campagne envoyé par la France. 2000m2, deux blocs opératoires, il peut accueillir 100 patients par jour.
L’hôpital de campagne envoyé par la France. 2000m2, deux blocs opératoires, il peut accueillir 100 patients par jour. © Pierre Olivier/RFI

C’est un véritable hôpital en kit. Arrivée par avion-cargo en pièces détachées, une fois installée, la structure ressemble à une gigantesque tente toute équipée. « Là par exemple, la maternité, il y a deux blocs opératoires… On peut faire des radios, on a un anesthésiste, des chirurgiens… »

Soigner les blessés, mais pas que

Plus de 2000 mètres carrés chauffés dans lesquels 100 médecins, infirmiers, pompiers s’activeront jour et nuit. À peine ouvert, l’hôpital est déjà sollicité avec l’arrivée d’un premier patient qui a les doigts de la main gauche sectionnés. « Mes doigts se sont coincés dans la porte lorsque je suis monté sur le toit, témoigne-t-il. Quand j’ai vu cet hôpital, je me suis arrêté, Les sauveteurs turcs m’ont dit que c’était un hôpital français. Je tiens à remercier personnellement tous les soignants ici ! »

Il faut soigner les blessés, mais pas uniquement. « Les gens continuent à avoir des appendicites, la pathologie habituelle, elle continue à exister en dehors de la catastrophe », explique Benjamin Conte qui est médecin anesthésiste.

Car décidé en coopération avec les autorités turques, l’emplacement de cet hôpital de campagne n’a pas été choisi au hasard. « Ici à Golbaschié, l’hôpital n’est plus opérationnel depuis les tremblements de terre. Les urgences ont été prises en charge sur le parking de l’hôpital directement, donc on a monté l’hôpital ici à proximité pour pouvoir décharger cet hôpital qui n’était plus du tout fonctionnel », détaille le capitaine Sylvain qui est le chef opérationnel de la structure.

Prévu pour fonctionner en totale autonomie pendant 15 jours, cet hôpital de campagne pourrait rester un mois ici en Turquie.

rfi

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