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SÉNÉGAL, L’ISLAM ET LA DISCORDE

C’est reparti ! Une fête de Tabaski (l’Aid El Kebir)) et un Islam à contre-courant. Le Sénégal est toujours un pays extraordinaire, cela fait son charme, mais, celui-ci n’agit plus et commence à exaspérer. C’est le seul pays au monde qui célèbre une des fêtes les plus prestigieuses du monde musulman dans la discorde. L’exemple d’un pays sociologiquement catholique comme la France, où des influences de pays étrangers sont très notables, ne fait pas subir les mêmes sorts, que les musulmans sénégalais endurent, depuis plusieurs années.

En effet, selon le journal, «le Monde» 20 à 30 % des Imams exerçant en France sont étrangers. Les mosquées sont affiliées à l’origine des croyants : l’Algérie, le Maroc et dans une moindre mesure la Turquie. Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) est une référence et demeure l’interlocuteur privilégié de l’Etat français. Il est l’instance représentative du culte musulman en France. Son président est élu par les 90 membres qui constituent le culte. Il existe néanmoins, une réelle tension entre les pays d’origine des Imams parce que les lieux de cultes peuvent être aussi des zones d’influences. Malgré cette division, la date de célébration des fêtes sacrées ne fait l’objet d’aucun désaccord.


Les musulmans de France pensent que le pouvoir de Dieu est plus important que les querelles de «boutique». Au Sénégal, certains guides religieux prennent en otage une partie de la population. Notons que l’absence de «clergé» (personne morale) dans la religion musulmane, contribue et participe au boxon constaté dans le monde musulman. Cependant, les jours de célébrations de fêtes religieuses sont un moment d’apaisement et communion. Une très grande majorité de sénégalais donne l’impression de n’être affiliée et de ne croire qu’aux confréries religieuses, voire qu’à des familles maraboutiques. A titre d’exemple, les horaires de prière du vendredi sont parfois à la carte. Il faut se singulariser pour être visible car, il faut oser le dire, il y a aussi un marché à prendre. Imaginons dans une famille vivant dans la même concession (maison de famille) où trois frères sont de trois confréries différentes, il y aura trois jours de célébration de la Tabaski. Les moments de communion, de joie, de gaité disparaissent au profit, disons le, du bordel ambiant.

Les entreprises sénégalaises doivent s’adapter, car il n’y a pas qu’un jour férié, mais plusieurs jours non ouvrés. La religion est devenue un grand marché très juteux et chacun veut avoir sa part. Comme disait un ami : «Il risque d’avoir beaucoup de surprises au jugement dernier».

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