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Série de décès reprochés aux structures sanitaires : Le procès d’une énième négligence…

Les structures sanitaires sont encore sous les feux de la rampe. Jeudi 7 avril, une femme dont la grossesse est arrivée à terme devait accoucher par césarienne. Les faits se sont déroulés à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga.

Mais Astou Sokhna qui était accompagnée de son époux et de sa mère a été laissée à son compte par un personnel médical méprisant. Du mercredi 6 avril à 9 heures au jeudi 7 avril 5 h 30 du matin, elle n’a pas été prise en charge comme il le fallait. Le personnel soignant aurait avancé l’argument de sa non-programmation pour refuser de mettre fin à ses souffrances. Devant la presse ce lundi 11 avril, le directeur de l’hôpital a botté en touche les accusations et s’accroche à la conclusion du certificat de genre de mort qui évoque “une mort naturelle”. L’affaire ne risque pas de s’arrêter là.

Selon le quotidien Libération lu à Dakaractu, le parquet de Louga va s’autosaisir. De ce point de vue, il n’est pas exclu qu’une information judiciaire soit ouverte pour négligence comme ça a été le cas avec l’affaire des quatre bébés décédés à l’hôpital Maguette Lô de Linguère.

Le 24 avril de l’année dernière, quatre nouveaux nés, des jumeaux et deux filles sont morts asphyxiés à la suite d’un incendie au service de néonatologie. Au lendemain de ce drame, le directeur de la structure sanitaire dépose sa lettre de démission. Le ministère de la Santé affirme pour sa part que le Dr Abdou Sarr a été démis de ses fonctions. Dans la foulée, des sanctions sont prononcées contre le ci-devant directeur de l’Hôpital de Linguère, le chef du service pédiatrie et une aide soignante. Tous les trois sont suspendus alors qu’une enquête est diligentée pour faire la lumière sur ces morts atroces.

L’enquête incrimine le personnel de garde qui serait absent des lieux lors des faits. Il a été aussi relevé l’absence d’un système de surveillance à distance pour permettre au personnel de garde d’être informé de tout ce qui se passe dans le service où était gardé les enfants. Au regard de ces faits accablants, les mis en cause ont failli être envoyés en prison. Mais le syndicat autonome des médecins pharmaciens et chirurgiens dentistes du Sénégal (SAMES) a entamé une grève, en soutien du personnel médical en cause dans cette affaire. Finalement, l’ex directeur de l’hôpital, l’ancien chef du service Pédiatrie et l’aide soignante ont été placés sous contrôle judiciaire. Les familles ont été reçues par le président Macky Sall et ont chacune reçu 5 millions de francs CFA pour essuyer leurs larmes.

En octobre 2021, un autre fait va occuper la une des médias et s’est retrouvé au centre des discussions dans beaucoup de chaumières. Le 9 octobre, un bébé, né trois jours plutôt tôt, est mort “carbonisé” et asphyxié alors qu’il se trouvait dans une machine phytothérapique. Les parents qui accueillent leur deuxième enfant sont bouleversés. L’affaire sera portée devant la justice pour négligence criminelle. Mais la Clinique des Madeleine tente de trouver une porte de sortie en commanditant une contre-expertise de l’autopsie faite par l’Hôpital Aristide Le Dantec.

Alors que les conclusions de cette dernière attestent que la mort du nouveau-né est intervenue à la suite de brûlures étendues avec asphyxie secondaire à une surchauffe et un confinement prolongé, un cabinet français l’attribue à une maladie de la peau. Cela n’empêchera pas l’inculpation du directeur de la clinique et trois de ses travailleurs pour négligence criminelle. Le pédiatre Hussein Joubily et deux agents ont été placés sous mandat de dépôt tandis que Mahmoud Aidibé, directeur de la Clinique a été placé sous contrôle judiciaire. Son âge aurait plaidé pour lui.

Ces trois affaires ne sont que l’arbre qui cache la forêt de cas remettant en question la qualité de la prise en charge dans les structures sanitaires du pays. Conséquence de cette défaillance aux multiples causes, les relations entre patients et personnels soignants se dégradent. Dans une tribune publiée suite au décès de Astou Sokhna, un professeur d’anglais qui sert au Lycée Malick Sall décoche des flèches contre “une organisation mafieuse” à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye.

Selon Moustapha Coly, “la maternité n’est pas le seul service pointé du doigt”. « Dans cet hôpital, on constate que tous les diplômés ou presque ont ouvert à leur domicile des cliniques privées”, dénonce-t-il en faisant le lien avec le retard accusé par certains agents sur leur lieu de travail. Sur la toile, pullulent ce genre de réprimandes contre les agents de santé appelés à plus de professionnalisme et d’humanité.

Dakaractu

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