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(souriez, c’est jeudi !) Alassane THIAM, Macky a raison : «je ne peux pas briguer un troisième mandat»

Dans une démocratie consolidée, il n’appartient pas au Président de la République de dire si la loi l’autorise à solliciter un troisième mandat. Macky Sall l’avait fait et nous ne pouvions néanmoins qu’applaudir cette déclaration d’apaisement. Notons que depuis, l’eau a coulé sous les ponts et le chef de l’Etat ne s’est pas dédit. Cependant, son comportement sème le doute et crée une ambiguïté : Le Président de la République a enjoint ses proches de ne plus évoquer ce sujet et, ceux qui se sont aventurés à rappeler les propos de leur chef ont été remerciés, tandis que d’autres qui ne se sont pas tus ou considèrent que le troisième mandat est légal poursuivent leurs activités.

La nature ayant horreur du vide, les supputations vont bon train et créent un malaise permanent au sein même du pouvoir et engendrent parfois la haine et la violence.

Lorsque le 1 juillet 2021, j’ai intitulé ma chronique : «Le Sénégal a peur», je pense que j’aurai dû dire : «le Sénégal ira vers le chaos». J’évoquais une situation politique chaotique, teintée de haine et d’invectives. Nous constatons qu’un an après, dix-sept sénégalais innocents sont morts et dont leur seul tort est d’être dans une manifestation au mauvais moment.

La majorité et l’opposition se regardent en chien de faïence, ils ont décidé à armes inégales, d’installer le Sénégal en champ de guerre et plonger définitivement le pays dans une insécurité politique.

Le Président de la République qui avait indiqué en 2019 son incapacité juridique à solliciter un troisième mandat, continue de semer le doute; une partie de l’opposition qui tient parfois des discours radicaux et inacceptables (vous connaissez les domiciles des représentants de l’Etat et les leaders du parti au pouvoir) appelant implicitement les citoyens à attaquer violemment d’autres sénégalais, participent à l’anéantissement de notre démocratie émergente.

Macky doit libérer le Sénégal et rappeler tout simplement ce qu’il a dit à la population : «J’ai bloqué la Constitution, il ne peut y avoir un troisième mandat». Il éclaircira le ciel du Sénégal. Il lui appartient de soutenir son dauphin ou à l’instar de l’ancien Président Abdou Diouf, de se retirer définitivement de la vie politique. Je suis convaincu que les sénégalais l’applaudiront et pourront peut être le regretter.

Le mal-être actuel de la classe politique (majorité et opposition) réside dans cette ambiguïté permanente.

Le Président de la République a les clefs en main et il est le seul qui pourra éteindre l’incendie dont les conséquences seront à coût sûr, des drames humains.

Sa seule déclaration qui pourra éteindre le feu est la suivante : «Je n’ai jamais dit que je peux me présenter pour un troisième mandat, garant de la Constitution, je ne la piétinerai pas». Son silence est un dangereux explosif qui risque de plonger le Sénégal dans l’abîme.

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